Eglises d'Asie

L’Union catholique panindienne célèbre son jubilé de platine

Publié le 18/03/2010




Dans un article publié par l’hebdomadaire catholique de Bombay à l’occasion du jubilé de platine de l’Union catholique panindienne, M. George Menezes évoque l’histoire de l’organisation dont il fut le président de 1986 à 1990. Avec 106 diocèses affiliés, écrit-il, “notre Union est un géant. Elle est sans aucun doute la plus importante organisation de laïcs dans l’Eglise catholique en Inde. Elle est entièrement gérée par des laïcs, mais reconnue par la conférence épiscopale”.

L’Union catholique panindienne est organisée sur le modèle fédéral. Chaque région jouit d’une autonomie suffisante. On demande cependant à chacune d’être fidèle aux buts et aux objectifs de la fédération. “L’Union catholique diffère beaucoup des autres organisations de laïcs au sein de l’Eglise catholique en Inde, par son réseau national, par le nombre de ses membres, mais aussi par le fait qu’elle ne veut pas être seulement une association pieuse ou charitable. Son principal objectif est d’apporter, au niveau du laïcat, une réponse aux problèmes socio-économiques de la nation, sans pour autant s’exclure de l’Eglise ni de la communauté. Mais elle est totalement indépendante vis-à-vis de la hiérarchie, avec laquelle cependant elle coopère avec joie et à laquelle elle demande conseils et aide sur le plan spirituel”.

Au cours des années, l’Union catholique s’est préoccupée de toutes sortes de questions, comme celle du rapport Tyagi sur les conversions, quand ce député fondamentaliste déposa devant le parlement des projets de loi qui visaient à empêcher les conversions, en particulier au christianisme.

M. Menezes rappelle encore le combat de l’Union en faveur des dalits chrétiens ; la formation, à travers les diocèses, de plus de mille militants laïcs ; les séminaires organisés pour expliquer et diffuser l’enseignement du concile Vatican II ; la collaboration avec la conférence épiscopale ; l’action en faveur des femmes, leur accès à des postes de responsabilités au sein de l’Union ; les travaux pour transformer le système juridique particulier des chrétiens indiens…

L’auteur évoque aussi des points moins positifs, tels que : un certain manque de clarté dans la définition des objectifs ; le nombre encore trop faible des adhérents, qui empêche d’agir comme il le faudrait auprès des instances gouvernementales comme de la hiérarchie catholique ; l’âge des adhérents : “l’Union catholique panindienne ne se soucie pas de savoir si la plupart de ses membres sont des retraités qui n’ont plus rien à faire. Enfin, l’Union n’a pas réussi à convaincre nombre de laïcs, de prêtres, d’évêques, qu’elle n’est pas semblable aux autres organisations charitables et religieuses, qu’elle ne peut pas remplacer le conseil paroissial ou le conseil pastoral. Cela vient de ce que les laïcs ne sont pas suffisamment informés de leur propre rôle royal, sacerdotal et prophétique dans l’Eglise”. M. Menezes regrette aussi qu’il n’y ait pas assez de relations entre les dirigeants laïcs, les évêques, les prêtres et les religieuses.