Eglises d'Asie

Un ancien secrétaire général du Parti au congrès du Comité d’union de Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




La présence de l’ancien secrétaire général du Parti, aujourd’hui conseiller spécial du Comité central, Nguyên Van Linh, et une couverture médiatique inaccoutumée (23) ont donné un relief tout particulier au troisième congrès du Comité d’union du catholicisme de Hô Chi Minh-Ville. Il s’est tenu le 11 novembre 1993, peu de temps après le refus par les autorités municipales de reconnaître la nomination d’un administrateur apostolique à Hô Chi Minh-Ville, refus qui a provoqué une certaine tension dans les rapports entre l’Eglise et les pouvoirs publics (24). A lire les rapports officiels présentés par la presse d’Etat, il semble que durant le congrès, seul l’ancien secrétaire général ait évoqué publiquement cette récente affaire (25).

Selon M. Nguyên Van Linh, les difficultés surgies en cette occasion tiendraient seulement au fait que le Vatican ait négligé de discuter de la nomination de Mgr Huynh Van Nghi avec l’Etat vietnamien. Cependant, a-t-il ajouté, le gouvernement a pris acte de la communication du Vatican l’informant que cette absence de concertation préalable était due à l’état de santé de Mgr Nguyên Van Binh qui avait rendu la nomination urgente. L’ancien chef du Parti communiste vietnamien a révélé que, déjà une première fois, alors qu’il assumait le poste de premier secrétaire, l’Etat vietnamien s’était opposé pour la même raison à la nomination de Mgr Paul Pham Dinh Tung, comme administrateur de l’archidiocèse de Hanoi. L’affaire avait été réglée peu après grâce à la délégation vaticane venue au Vietnam. Il a rappelé qu’il était d’usage que le Vatican consulte les Etats avant les nominations et qu’un article du nouveau concordat signé par le Saint-Siège avec la Pologne au mois de juillet prévoyait expressément une concertation. Il a conclu sur le sujet en affirmant que, malgré cette affaire, les vrais intérêts de l’Eglise coïncidaient avec ceux de l’Etat.

Le rapport sur les activités de ces cinq dernières années a été présenté par le P. Phan Khac Tu, secrétaire général du Comité au plan national, vice-président pour Hô Chi Minh-Ville, et par ailleurs, député à l’Assemblée nationale. Il s’est félicité des transformations profondes qui, selon lui, se sont accomplies dans les milieux catholiques. Le Comité en aurait été l’inspirateur en mobilisant les populations catholiques au service de la défense et de l’édification du pays dans l’esprit du concile et de la lettre commune des évêques vietnamiens de 1980. Les orientations que le rapporteur a présentées comme étant celles du Comité pour les cinq années à venir reprennent les grands idéaux du mouvement mais mettent surtout l’accent sur le travail caritatif et social, comme l’avait déjà fait le Congrès national de Hanoi, le 11 février 1993 (26). Pour mettre en oeuvre ces nouvelles directives, 68 membres ont été élus qui forment le Comité d’Union proprement dit. Le directoire est présidé par le P. Vuong Dinh Bich qui a été réélu; il comprend 10 membres : sept prêtres, une religieuse et deux laïcs.

L’assemblée a aussi reçu la visite du P. Huynh Công Minh, venu, affirme la presse, pour exprimer, au nom de Mgr Nguyên Van Binh, l’attention que celui-ci portait aux travaux du Congrès. L’ancien premier vicaire général a déclaré refléter l’opinion de Mgr Binh en affirmant que l’existence du Comité était nécessaire à la mobilisation des catholiques pour la mise en oeuvre du mot d’ordre donné par la Conférence épiscopale: « Vivre l’Evangile au sein de la nation ». Le quotidien Saigon Giai Phong, rapportant les propos du P. Minh, ajoute que, selon l’archevêque en titre du diocèse de Hô Chi Minh-Ville, les résultats atteints par le Comité d’union étaient encore plus grands que ceux qui étaient mentionnés dans le rapport du P. Tu.

Les propos tenus par les représentants gouvernementaux, en particulier, par M. Nguyên Van Linh et M. Nguyên Van Hanh, président du Comité urbain du Front patriotique, lors de leurs interventions au Congrès, ont souligné les mérites du Comité, tout en appelant toutes les religions à collaborer à l’oeuvre de rénovation entreprise par l’Etat vietnamien.