Eglises d'Asie

Les organisations caritatives religieuses en accusation

Publié le 18/03/2010




Dans son édition du 13 novembre 1993, le quotidien de Madras, Indian Express, rapporte que “les survivants du tremblement de terre (11) se trouvent maintenant devant un nouveau problème. Il leur faut compter avec le zèle religieux des organisations auxquelles le travail de reconstruction a été confié”.

Le journal s’en prend nommément à Caritas-India : “A Nadi Hattargo, dans le district de Latur, les villageois se sont plaints de ce que l’organisation missionnaire catholique Caritas-India distribue des livres et des dépliants sur la vie de Jésus-Christ. Et cela en présence des autorités du village. On essaie en même temps de persuader les bénéficiaires de l’aide de se faire chrétiens. Caritas-India est chargée de la construction de maisons sur une superficie de trente-trois hectares, avec un budget de 80 millions de roupies” (l’équivalent d’environ 15 millions de FF).

Mais les chrétiens ne sont pas seuls en cause. Dans le district voisin d’Osmanabad, à Samdral, 50 “religieux” et 250 volontaires appartenant à une organisation religieuse hindoue de Bombay auraient décidé, sans le consentement des intéressés, que le village dont ils ont entrepris la reconstruction s’appellerait désormais “Swaminarayan Nagar”, du nom de leur organisation et de sa divinité protectrice. Le groupe doit bâtir 365 maisons sur un terrain de 55 hectares.

A Sastur, dans le même district d’Osmanabad et selon le même journal de Madras, Indian Express, des sinistrés qui appartiennent à une minorité (dont l’auteur de l’article n’indique pas le nom) auraient exigé que leurs maisons soient construites en dehors de l’agglomération principale. La chose leur a été refusée. “Nous ne pouvons pas diviser les villageois d’après leur caste ou leur religion, explique le responsable civil du district. Si nous le faisions, une partie de la population serait isolée du mouvement général de développement”.

Commentant les accusations de l’Indian Express, un observateur qui réside dans le sud de l’Inde a déclaré à Eglises d’Asie : “Ce journal se situe de plus en plus à l’extrême-droite”.