Eglises d'Asie

Les tensions subsistent dans l’Eglise syro-malabar du Kerala

Publié le 18/03/2010




Quelques jours avant le premier synode de l’Eglise syro-malabar qui s’est ouvert le 22 novembre 1993, les évêques ont reçu un message du Vatican qui les a exhortés à oublier leurs différends et à faire la paix (10).

“Il est regrettable, leur a écrit au nom du Saint-Père le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat, de voir se rallumer contre les pasteurs légitimes de l’Eglise et même contre le Saint-Siège, des controverses dont le ton n’est pas celui qui sied à des enfants affectueux de l’Eglise. L’unité de l’Eglise ne se construit ni ne se renforce par la division ou l’opposition. Les émotions subjectives ne peuvent être bonnes conseillères”. Le Pape demande aux évêques de se faire “artisans de paix” et d'”intervenir vigoureusement lorsque des groupes cherchent à user de leur influence pour diviser le troupeau du Christ”.

“La liturgie de l’Eglise, est une source de véritable communion. Elle ne peut pas devenir un motif d’opposition”. Le Saint-Père demande aux évêques d’obéir scrupuleusement à ses directives. Il rappelle qu’on ne doit pas croire que seuls les autres ont besoin de changer.

Selon Mgr Zur, nonce en Inde, le Pape est “très attristé par les tensions graves qui subsistent même après la nomination d’un délégué pontifical”. Lors de l’érection de l’archevêché majeur, le Vatican s’était réservé les questions de liturgie, en raison des difficultés qui subsistaient entre les deux groupes les plus importants de l’Eglise syro-malabar. Un comité a été formé pour la préparation des décisions concernant cette Eglise, mais, dit le P. Sebastian Vadakumpadam, aumônier à Delhi des catholiques de rite syro-malabar, “beaucoup n’ont pas aimé la façon dont le comité fonctionnait, ni les méthodes de la Congrégation pour les Eglises orientales ni celles du délégué pontifical”.

Avant l’ouverture du synode, le nonce en Inde, Mgr Abraham Kattumana, a envoyé une lettre pastorale dans laquelle il a lui aussi insisté sur l’unité à préserver dans l’Eglise syro-malabar. Soulignant que les “initiatives individuelles” pour corriger, purifier l’Eglise ne peuvent qu’aggraver la crise et la désunion, il a rappelé que c’est au synode qu’il incombe de codifier les lois de l’Eglise syro-malabar.