Eglises d'Asie

Libération de quatre religieux catholiques prisonniers depuis six ans

Publié le 18/03/2010




Un communiqué publié le 26 novembre 1993 par les religieux de la Congrégation de Marie co-rédemptrice, réfugiés au Missouri, aux Etats-Unis, vient d’annoncer la libération récente de quatre membres de cette congrégation, incarcérés depuis plus de six ans. Il s’agit du P. Jean Doan Phu Xuân, adjoint au supérieur général de la congrégation, du père Hilaire Dô Tri Tâm, conseiller général, et de deux autres de leurs confrères. Ces libérations qui ont eu lieu le 19 novembre 1993 font suite à celle du supérieur général, le Père Tran Dinh Thu, âgé de 87 ans, qui avait été relâché le 18 mai dernier (12) et à celle d’un autre religieux, frère Nguyên Thiên Quôc, libéré le 2 janvier 1993.

Les religieux récemment libérés avaient été arrêtés au mois de mai 1987 avec leur supérieur général et un grand nombre de leurs confrères, au total une vingtaine. Leur incarcération faisait suite à une descente de police au cours de laquelle les agents de la Sûreté avaient fait intrusion dans le monastère de Thu Duc où s’était regroupée la congrégation, après le changement de régime et la confiscation de ses autres établissements. Ayant appris que la police avait pénétré dans le couvent et s’était emparé des biens des religieux, en particulier d’une réserve de 20 tonnes de riz, la population catholique des paroisses environnantes accourut pour défendre les religieux et s’opposa directement aux forces de l’ordre avec des armes de fortune. Trois agents de la sûreté furent sévèrement blessés au cours de cet affrontement qui dura plusieurs jours. Des dizaines de laïcs ayant participé à la défense du monastère furent arrêtés avec les religieux (13).

Le procès de quinze religieux de la congrégation et de huit laïcs eut lieu quatre mois après les événements, au mois d’octobre 1987. Il fut accompagné d’une campagne de propagande d’une rare intensité. De nombreux articles parus dans la presse officielle attaquèrent les religieux avec virulence tandis que le Front patriotique conviait les milieux catholiques à des réunions où étaient sévèrement dénoncés leurs agissements. Le supérieur et le frère Nguyên Châu Dat furent condamnés à la prison à perpétuité, peine qui fut ensuite, sous la pression de l’opinion internationale, commuée en vingt ans de prison. L’adjoint au supérieur général et le conseiller, le P. Do Trinh Tâm, furent frappés, l’un, de dix ans de réclusion, l’autre, de douze (14). Aucune des peines infligées à ce procès ne fut inférieure à quatre ans de prison.

Après ces libérations, il reste encore neuf religieux de cette Congrégation en prison, parmi lesquels le frère Nguyên Chau Dat.