Eglises d'Asie

Malgré l’enlèvement d’un missionnaire américain, les traducteurs de la Bible décident de continuer leur travail

Publié le 18/03/2010




M. Hirschelman, porte-parole du SIL (“Summer Institute of Linguistics”), confirme de Manille que ses collègues missionnaires protestants occupés à faire des traductions de la Bible ont décidé de poursuivre leur travail, malgré les menaces qui continuent de peser sur eux à Mindanao. Cette décision a été prise après la libération de M. Charles Walton, l’un des traducteurs, qui avait été enlevé le 14 novembre 1993 par un groupe musulman fondamentaliste dirigé par Abu Sayyaf et emmené dans une île de l’archipel des Sulu. Il a été libéré le 4 décembre à l’issue de négociations entre le gouvernement et les ravisseurs représentés par le Front moro de libération nationale.

“Nous allons continuer notre travail ici ; mais nous comptons bien retourner à Mindanao, à moins que les autorités nous en empêchent” (10), a dit M. Hirschelman. Abu Sayyaf s’est donné comme objectif de faire de Mindanao un centre islamique. Au cours des pourparlers pour la libération du missionnaire, il a demandé qu’un certain nombre d’avantages soient accordés aux musulmans de la région et que les missionnaires étrangers soent bannis de Mindanao. “Mais, dit M. Hirschelman, “nous ne sommes pas des missionnaires. Nous sommes des linguistes”. Il confirme cependant que M. Walton, qui était dans la région depuis vingt ans, traduisait le Nouveau Testament: “Il avait presque fini. Il mettait la dernière main à ses traductions quand il a été enlevé

Selon M. Gerry Matba, gouverneur de l’île Tawitawi, il est possible que Abu Sayyaf se soit senti menacé par M. Walton. “Il a probablement pensé que son travail était destiné à convertir les musulmans au christianisme. Dans le sud, vous ne pouvez pas traduire la Bible dans une langue que les gens comprennent et prétendre que vous ne voulez pas les convertir”. M. Matba, qui est lui-même musulman, ajoute : “Il en est parmi nous qui font très attention à ce que notre foi soit bien protégée”.

Plus de 300 volontaires du SIL travaillent aux Philippines. Ils viennent d’Allemagne, du Japon, de Corée, de Malaisie, de Hollande, de Singapour, de Suisse et des Etats-Unis.