Eglises d'Asie – Corée du sud
Le nouveau rituel catholique comportera des marques traditionnelles de piété envers les parents défunts
Publié le 18/03/2010
Pour mieux unir les valeurs chrétiennes et la tradition du pays, à la lumière du deuxième concile du Vatican, une commission de l’institut pastoral de Corée a été chargée il y a quatre ans de recueillir dans les rites populaires tout ce qui ne blesse pas la foi du chrétien. Cette commission vient d’annoncer que le projet de nouveau rituel préparé par elle va être soumis à la conférence des évêques de Corée qui se réunira du 7 au 11 mars.
Le nouveau rituel admet l’observation des rites traditionnels en des circonstances plus nombreuses. Il reprend des expressions de la culture coréenne en leur donnant une signification chrétienne. Quand elles s’accordent difficilement avec la foi, il propose des mots nouveaux. Par exemple le projet cite la tablette, wipae, sur laquelle sont pieusement inscrits le nom chrétien et le nom civil du défunt. Autrefois, on croyait que l’esprit du défunt résidait dans la tablette. Cette croyance a disparu. Woojae, autre terme traditionnel repris dans le projet, désignait, à la fin de l’enterrement, un rite de sacrifice qui visait à consoler l’âme du défunt. Dans son acception chrétienne, le mot signifie consolation de la famille en deuil et prière à Dieu d’accueillir le défunt dans son royaume.
Le nouveau rituel enseignera aux catholiques selon quels principes régler les funérailles: crémation ou inhumation, choix du lieu de sépulture… La cérémonie de la crémation suggère l’idée de purification de l’âme et invite à un acte de foi en la résurrection de la chair. Une « messe de la fin du deuil » est mise en valeur, parce que la foi au Dieu unique ne saurait s’accommoder de l’antique croyance selon laquelle les cérémonies qui marquent la fin du deuil signifient que le parent défunt est devenu une divinité familiale.
Tant que le nouveau rituel n’est pas entré en application, les catholiques de Corée ne sont autorisés à faire que des offrandes rituelles limitées aux cérémonies d’anniversaire de leurs défunts.