Eglises d'Asie

Mindanao : les croyants ripostent aux attentats de Noël par une “marche pour la paix”

Publié le 18/03/2010




Le 10 janvier, à Davao, environ vingt mille personnes : catholiques, protestants et musulmans, conduits les uns et les autres par leurs chefs religieux ; personnalités civiles, fonctionnaires, étudiants… ont participé à une “marche pour la paix”. Rassemblés près de la cathédrale où un attentat à la grenade avait fait six morts et plus d’une centaine de blessés le lendemain de Noël(7), quelques jours avant des attentats semblables dans trois mosquées, les manifestants proclamaient par leurs pancartes et banderoles : “Non à la violence ! Oui à la paix !” “Pas de guerre de religion à Davao !”

Ces actes terroristes ont été commis alors que les pourparlers entre le gouvernement et le Front Moro de libération nationale se poursuivaient en diverses commissions constituées en novembre 1993 (8). Le groupe musulman fondamentaliste fondé par un transfuge du Front Moro, Abu Sayyaf, est soupçonné d’avoir perpétré les attentats de la cathédrale et des trois mosquées pour tenter de rallumer la guerre entre chrétiens et musulmans et de faire échouer les négociations de paix.

A la fin de la manifestation du 10 janvier, plusieurs chefs musulmans de l’île de Mindanao ont signé l’ “alliance pour la paix” conclue le 30 décembre précédent par des représentants du gouvernement, de l’armée, des communautés chrétienne et musulmane. Cette alliance, observe le quotidien “Philippine Star”(9), vise, au-delà de l’arrêt des combats, l’avenir économique de la ville de Davao, dont l’ambition de devenir un important centre d’affaires de l’Asie du sud-est a été compromise par les bombes de Noël.