Eglises d'Asie – Divers Horizons
Emotion dans les camps de réfugiés à la suite de la levée de l’embargo et de la nouvelle réunion de la Conférence des réfugiés d’Indochine
Publié le 18/03/2010
La levée de l’embargo américain est une des raisons de la tension qui règne aujourd’hui parmi les pensionnaires des camps de réfugiés vietnamiens. En leur nom, un ancien boat-people, aujourd’hui traducteur pour l'”Association de juristes pour les droits de l’homme” a déclaré à la presse que la population des camps s’estimait trahie par cette réconciliation des Etats-Unis avec leur ancien ennemi (30).
Cependant la tension provoquée par la récente décision des Etats-Unis est largement aggravée par les craintes que suscite chez les demandeurs d’asile vietnamiens la prochaine réunion du comité organisateur de la conférence des réfugiés d’Indochine, qui devait avoir lieu le 14 février 1994. La presse de Hongkong (31) a révélé le contenu d’un document élaboré sur le territoire, destiné à servir de base aux discussions du comité. De nombreuses transformations vont être apportées au plan global d’action, voté par la conférence en 1989 et prévoyant pour tous les demandeurs d’asile un “tri” (screening) destiné à les classer dans la catégorie des réfugiés authentiques ou dans celle des migrants économiques.
Les mesures nouvelles, proposées à l’approbation de la conférence, vont modifier profondément la façon de faire actuelle. Les “boat people” qui arriveront encore sur les côtes de l’Asie du Sud-Est ne seraient même plus engagés dans le processus du “tri” (screening), mais seraient immédiatement renvoyés dans leur pays. Par ailleurs, la procédure de rapatriement forcé prévue par l’accord de Hanoi d’octobre 1992, qui n’a touché encore que 795 boat people, serait généralisée pour tous les pensionnaires actuels des camps. Jusqu’à présent, à Hongkong, en Thaïlande, aux Philippines et au Japon, on a donné la préférence au rapatriement volontaire. A Hongkong seulement, il y a eu plus de 40 000 retours volontaires. Ce rythme est apparemment considéré comme trop lent puisque désormais, la fin de l’année 1995 est fixée comme limite ultime au retour dans leur pays des pensionnaires des camps classés dans la catégorie des migrants économiques.