Eglises d'Asie – Vietnam
L’Eglise évangélique réclame la réouverture de trois églises
Publié le 18/03/2010
Le temple de l’Eglise réformée de France, construit en 1905, avait été confié à l’Eglise évangélique par son dernier pasteur, J. Mottu, au moment de son expulsion du Vietnam en juillet 1976 (12). Selon certaines sources, la demande de réouverture de ce temple serait appuyée par le gouvernement français qui aurait proposé qu’il soit placé sous l’administration de l’Eglise évangélique du Vietnam.
C’est beaucoup plus tard, en 1983, que l’église Tran Cao Van, située dans la rue Vo Van Tan, avait été interdite au culte puis utilisée comme local par les jeunesses communistes, peu après l’arrestation de son pasteur, Ho Hiêu Ha, au mois de décembre 1983. L’Eglise de An Dông, située à Cholon, elle, ne ferma ses portes qu’en 1984; son pasteur, le révérend Nguyên Huu Cuong, avait été arrêté l’année précédente, le 25 juin 1983. On peut penser que le nombre croissant de fidèles fréquentant ces deux églises a été l’un des motifs de leur fermeture et de l’arrestation de leurs desservants.
Quatre années après leur emprisonnement, le 27 août 1987, les deux pasteurs comparaissaient devant le tribunal populaire de Hô Chi Minh-Ville qui les condamnait à huit ans de prison pour « propagande antirévolutionnaire » (13). Leur peine n’était pas encore achevée le 12 janvier 1990, quand ils débarquèrent à Los Angeles d’un avion en provenance du Vietnam. Ils déclarèrent n’avoir quitté le Vietnam qu’à cause du choix qui leur avait été imposé: le départ pour l’étranger où la continuation de leur séjour en prison jusqu’à la fin de leur peine (14).
Bien que le Comité populaire de la ville n’ait pas encore répondu à la demande des dirigeants de l’Eglise évangélique, ceux-ci affirment qu’ils espèrent qu’une suite favorable sera donnée à leur requête. Cependant, dans certains milieux protestants, on fait remarquer que, malgré la politique de rénovation mise en oeuvre depuis quelques années, aucun des 284 lieux de culte de l’Eglise évangélique, fermés après 1975 par les nouvelles autorités, n’a encore changé de statut. Il faut ajouter aussi que le récent document d’orientation n° 500 HD/TGCP du Bureau des affaires religieuses pose des conditions très strictes à la restitution des lieux de culte par l’Etat (15).