Eglises d'Asie

Malgré les difficultés, l’administration du diocèse de Hô Chi Minh-Ville est assurée

Publié le 18/03/2010




Depuis le communiqué officiel du 15 septembre 1993 s’opposant à la nomination d’un administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville (7), aucun changement notable n’est encore intervenu dans l’attitude des autorités municipales qui, dans le principe, maintiennent leur refus officiel de la nomination de Mgr Huynh Van Nghi. Si le Bureau des affaires religieuses tient les promesses faites le 11 octobre 1993 (8) cette question devrait faire l’objet de discussions entre le gouvernement et la délégation romaine dont le voyage au Vietnam est toujours prévu pour le mois de mars.

En attendant, malgré les circonstances difficiles, Mgr Huynh Van Nghi s’acquitte avec une aisance remarquée des charges qui lui ont été confiées par le Saint Siège le 11 août 1993 lors de la maladie de Mgr Nguyên Van Binh. Toutes les deux semaines, il quitte le diocèse de Phan Thiêt dont il est titulaire pour Hô Chi Minh-Ville où, dans la discrétion, il règle les différents problèmes inhérents à la vie du diocèse. On remarque sa présence sans ostentation à toutes les cérémonies importantes. Il est tout à fait conscient des limites qui lui sont imposées par sa qualité d’administrateur et par les difficultés de l’heure et, non sans humour, y a fait allusion dans une des trois lettres pastorales qu’il a déjà rédigées à l’intention du clergé et des fidèles du diocèse (9). Dans sa lettre pour le temps de l’Avent, le 23 novembre 1993, il écrivait: “Notre diocèse comprend actuellement 478 000 fidèles, 416 prêtres, 2 500 religieux et religieuses et 3 500 catéchistes. Il possède aussi quatre archevêques et évêques: deux d’entre eux sont âgés et malades; les deux autres sont empêchés de remplir les fonctions de leur charge10)

La discrétion de Mgr Nghi ne l’empêche pas de prendre la mesure de son vaste diocèse et de s’y imposer peu à peu. Il s’est déjà adressé aux différentes composantes du peuple de Dieu. Sa première lettre pastorale s’est beaucoup inspirée de l’esprit de la lettre commune des évêques du Vietnam de 1992. Il y invite les laïcs à s’engager à fond dans la transformation de la société où ils vivent en tenant compte des maux qui la défigurent et qui sont quotidiennement dénoncés par la presse: “Apportez votre contribution à la construction d’une société saine et en progrès, en encourageant et défendant les valeurs spirituelles: la vérité, la justice, la charité, l’égalité ainsi que la vie, la dignité et les libertés fondamentales de l’être humain. Opposez-vous au mensonge, à la concussion, à l’esprit de discrimination, à la décadence morale et à l’injustice sous toutes ses formesLes prêtres du diocèse ont été les destinataires d’une lettre particulière, écrite le 24 janvier 1994, à leur intention. L’administrateur apostolique y insistait surtout sur l’unité du corps presbytéral et sur la nécessaire solidarité qui devait exister entre tous les membres du clergé.

Enfin, Mgr Nghi a voulu marquer le début de sa prise en charge du diocèse en donnant une grande publicité au 150ème anniversaire de la fondation du vicariat apostolique de Cochinchine occidentale, ancêtre de l’archidiocèse actuel de Hô Chi Minh-Ville, qui avait été alors confié à Mgr Lefèvre. Dans une lettre pastorale écrite à cette occasion, il a exprimé la reconnaissance de la chrétienté vietnamienne pour tous les fondateurs du diocèse, leurs ancêtres dans la foi. Il a rendu un hommage appuyé à Mgr Binh, archevêque en titre du diocèse dont il est administrateur, en faisant remarquer qu’il avait été évêque sur le territoire de l’ancien vicariat (à Can Tho puis à Saigon) durant 38 ans, période représentant plus d’un quart des 150 ans d’histoire du vicariat. Le 1er janvier 1994, huit évêques des divers diocèses suffragants de Hô Chi Minh-Ville concélébraient autour de Mgr Nguyên Minh Nhât une messe solennelle pour l’inauguration de l’année jubilaire commémorant cet anniversaire.