Eglises d'Asie

Une association bouddhiste priée de procéder à sa propre dissolution

Publié le 18/03/2010




Une association de religieux bouddhistes de la province de Thua Thien-Huê, qui s’est fait connaître récemment par son attitude critique à l’égard de la hiérarchie de l’Eglise bouddhique du Vietnam (Eglise d’Etat), vient de recevoir l’ordre de se dissoudre sur le champ. Un communiqué envoyé à l’association par le Comité populaire de la province l’a informée que, malgré les nombreuses appellations sous lesquelles elle se manifestait, elle n’avait aucune existence légale. Les autorités ont ainsi précisé leur volonté au président, le vénérable Thich Thiên Hanh : “Nous vous demandons, dès que vous aurez reçu ce communiqué, de dissoudre l’association et de mettre un terme aux activités de l’organisme portant un certain nombre d’appellations sans valeur légale” (16).

L’Association en question s’était fait connaître une première fois le 6 janvier 1993, sous le sigle de “Communauté des religieux et religieuses (Sangha) de la province de Huê” par une pétition rédigée à l’occasion du troisième congrès de l’Eglise bouddhique du Vietnam (Eglise d’Etat) (17). Le document exprimait le désaccord des religieux signataires avec la nomination d’un certain nombre de dirigeants bouddhistes, élus en contradiction avec les coutumes du bouddhisme. Une deuxième pétition, rédigée au mois d’octobre 1993, s’élevait contre l’éviction injustifiée du dirigeant de la communauté, le vénérable Thich Thiên Hanh, coupable de ne s’être pas conformé aux directives politiques de l’Eglise bouddhique du Vietnam. Elle critiquait en termes vifs le comportement du dirigeant de l’Eglise officielle, auquel elle était adressée (18). Les pétitions étant restées sans réponse, au début du mois de décembre 1993, les 52 religieux signataires, appartenant à 28 pagodes, avaient manifesté durant trois jours devant la pagode Tu Dam , siège de l’Eglise d’Etat à Huê (19).

Dans une réponse virulente adressée au comité populaire, le religieux incriminé affirme que l’initiative du comité est un acte de sabotage exercé contre la Sangha bouddhique. Il affirme que la communauté religieuse dont il est responsable n’a rien à voir avec une association ou un groupe de la société civile puisqu’elle remonte directement aux origines du bouddhisme et, par conséquent, aucune autorité civile n’a un quelconque pouvoir à son égard.