Eglises d'Asie

Flores : pour aider l’Eglise dans ses tâches pastorales, une école forme des hommes de caractère et d’initiative

Publié le 18/03/2010




L’école d’Atmareksa à Ende (Flores), créée en 1986, prépare des auxiliaires laïcs pour l’Eglise locale. Sa troisième promotion est sortie au mois de novembre 1993. La cérémonie de remise des diplômes a donné l’occasion au directeur de l’école, Lukas Lalu, prêtre diocésain, de rappeler les idées des fondateurs.

“En toile de fond, la pauvreté des gens, leur passivité d’anciens esclaves. Au temps des Hollandais, la population ne bâtissait que pour les colons et pour la classe féodale locale. Après l’indépendance, en 1945, la mentalité servile n’a pas disparu. Les gens manquent d’initiative. Ils attendent toujours les ordres des dirigeantsAtmareksa veut donc aider les jeunes à devenir de vrais hommes.

Mais pas n’importe comment. “Il y a des jeunes qui pensent surmonter leur complexe d’infériorité en s’acharnant à décrocher un diplôme qui les fera admettre dans l’élite. Ils cherchent à acquérir un titre, pas une compétence, une position sociale plutôt qu’une vraie personnalitéLes élèves d’Atmareksa, eux, resteront dans leur société et se forment pour travailler plus tard à son service. Ils cultivent donc l’aptitude à communiquer et à coopérer, une morale du travail, sans rechigner devant les travaux manuels, l’ambition de gagner un jour leur vie et d’aider les autres en construisant l’Eglise. “Nous voulons que nos anciens élèves aient confiance en eux-mêmes, qu’ils se montrent capables de créer un emploi pour eux et pour les autres

Le Père Johanes Damianus Mukese, de la société du Verbe divin, dit que les élèves d’Atmareksa doivent devenir des réformateurs de la société. “Seuls ceux qui ont un esprit de réforme peuvent ouvrir des brèches et faire changer les choses, remplacer de mauvaises structures sociales par de bonnes, des systèmes injustes par des solutions justes. Plus important, les réformateurs sont capables de faire disparaître les attitudes qui résistent au progrès

Le P.Philippus Riwu, professeur de théologie à Atmareksa, explique que l’école n’abandonne pas ses élèves après leurs examens. “La formation continue est absolument nécessaire. Leurs tâches pastorales les mettent aux prises avec toutes sortes de problèmes. Ils ont beaucoup à lutter pour la foi. Ils ont donc un besoin vital de réflexion