Eglises d'Asie

Des évêques font une démarche auprès du Premier ministre sur la question des “dalits” chrétiens

Publié le 18/03/2010




Mgr Marianus Arokiasamy, archevêque de Madurai, et vingt autres évêques ont été reçus le 3 mars 1994 par le Premier ministre P.V. Narasimha Rao, devant qui ils ont défendu la cause des “dalits” chrétiens actuellement débattue au parlement.

Quand ils sont hindous, sikhs ou bouddhistes, les “dalits” sont considérés comme membres de “castes classifiées” et bénéficient de divers avantages sociaux : gratuité de l’enseignement, emplois réservés dans la fonction publique… Mais sous prétexte que leur religion ne reconnaît pas les castes, les “dalits” chrétiens et musulmans sont privés de ces avantages, alors que leur condition est aussi misérable et qu’ils vivent dans les mêmes bidonvilles que les autres dalits.

Depuis des décennies, ont souligné les évêques au Premier ministre, la religion sert ainsi de prétexte à une discrimination injuste, comme si la conversion à la foi chrétienne tirait les convertis de leur pauvreté. L’Eglise sait d’expérience que les “dalits” ne peuvent sortir de leur condition sans des solutions d’emploi, de logement, d’école. Or, seul le gouvernement peut mettre en place de telles solutions. L’archevêque de Madurai a demandé: “Quel péché avons-nous commis contre notre pays, nous chrétiens, pour qu’il nous exclue des catégories qui ont droit à son aide

Rao a répondu qu’il suivait de près les discussions parlementaires sur la question. Il reconnaît que la conversion au christianisme n’enrichit pas le converti et que, “par principe, les convertis chrétiens ne devraient pas être pénalisés”. Les avantages sociaux devraient selon lui être étendus aux chrétiens des basses castes par une loi nouvelle. “Je m’intéresse aux minorités” a confié le Premier ministre. “Malgré leur petit nombre, les chrétiens ont beaucoup d’influence