Eglises d'Asie – Corée du sud
L’assassinat d’un théologien protestant, critique des sectes, attire l’attention du public sur la prolifération des pseudo-religions dans le pays
Publié le 18/03/2010
Au moment de sa mort, le Rév. Tahk revenait d’une réunion où d’anciens membres de la secte Yongsaeng-gyo (Eglise de la vie éternelle) rencontraient le comité des droits de l’homme du Parti démocratique, principale organisation de l’opposition parlementaire. Trois jours auparavant il avait aussi participé à une émission de télévision au cours de laquelle il avait sévèrement critiqué la secte Yongsaeng-gyo dont les dirigeants ont été arrêtés en février 1994 pour escroquerie.
Depuis qu’il avait fondé l’Institut international de recherche religieuse dans les années 60 pour combattre les pseudo-religions, le Rév. Tahk avait été très souvent menacé de mort. On estime aujourd’hui à 400 le nombre des sectes d’origine religieuse existant en Corée du Sud. La plupart se sont développées autour d’un leader charismatique. 78 d’entre elles sont nées en marge du bouddhisme, 76 autour du christianisme et 36 sont des cultes de Tangun, père fondateur de la Corée, les autres étant d’origines diverses. Deux millions de personnes environ sont sous l’influence de ces groupements pseudo-religieux.
Très régulièrement, la presse se fait l’écho des scandales causés par l’une ou l’autre de ces organisations. Le dernier exemple en date est celui de l’Eglise missionnaire Dami dont le chef avait annoncé la fin du monde pour le 28 octobre 1992 et exigé de ses disciples qu’ils vendent tous leurs biens (7). Il avait récolté ainsi l’équivalent de plusieurs millions de francs en liquide avant d’être arrêté et inculpé pour escroquerie.
Cette prolifération des sectes, qui a commencé dans les années 50, a amené un sociologue à parler de la Corée du Sud comme du « supermarché des religions du mondeD’autres estiment que ce phénomène est le signe de l’insécurité et de la vulnérabilité d’une société rongée par le matérialisme et attirée par « les faux messies