Eglises d'Asie

Mgr Belo dénonce une fois encore la répression subie par la population et l’Eglise timoraises

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre du 14 janvier 1994 adressée à un de ses amis (15), Mgr Carlos Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili, dénonce une fois encore la répression qui frappe plus particulièrement les jeunes du territoire. Il écrit que, le 23 décembre 1993, plusieurs jeunes catholiques de la paroisse d’Ossu dans le district de Viqueque, ont été arrêtés par l’armée indonésienne, puis battus et torturés pour leur faire avouer qu’ils avaient participé à une « réunion subversive

Le 4 janvier 1994, les militaires ont aussi arrêté Salvador Sarmente, étudiant à l’Institut pastoral de Dili. Ils l’ont emmené et torturé. Ils ont ensuite forcé ses parents à déclarer qu’ils avaient vu leur fils participer à des réunions subversives. Selon Mgr Belo, les autorités indonésiennes font aussi pression sur un certain nombre de paroissiens pour obtenir d’eux qu’ils disent que le P. Sancho Amaral est « un prêtre anti-indonésien

L’évêque écrit encore qu’il a du mal à obtenir la prolongation des visas de trois missionnaires salésiens étrangers dont les militaires indonésiens ne veulent plus : le P. Locatelli (Italien), Andres Calleja (Espagnol) et Joao de Deus (Portugais). Ils sont accusés d’être favorables au Fretilin (16).

Mgr Belo fait enfin allusion à un problème qui semble devenir de plus en plus important et qui est l’envoi en Indonésie de jeunes travailleurs timorais : « Les autorités indonésiennes ont emmené plus de 400 jeunes Timorais vers Java en leur promettant du travail. Là-bas, ils ont été séparés et envoyés dans des lieux différents, ce qui est contraire au contrat initial. Ils souffrent comme des esclaves. Déjà deux d’entre eux sont morts. Les autres sont persécutés et battus. Il y a là une grande souffrance et une grande injustice ».