Eglises d'Asie

Sumatra : l’armée est invitée à libérer les détenus politiques d’Aceh

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre du 3 mars 1994, la commission indonésienne des droits de l’homme invite le commandement militaire de Sumatra-Nord et de la province d’Aceh à libérer onze prisonniers politiques accusés d’appartenir au mouvement séparatiste d’Aceh, créé en 1988 (10). Les onze personnes sont détenues sans jugement depuis 1989.

La commission avait envoyé une équipe à Aceh et Medan dans le nord de l’île de Sumatra du 3 au 5 février dernier pour enquêter sur d’éventuelles violations des droits de l’homme par les autorités militaires. Selon le rapport de la commission les onze prisonniers dont les noms ne sont pas cités seraient détenus à Lhok Semauwe au nord-est de l’île. Ils auraient affirmé aux membres de la commission que s’ils n’ont pas comparu devant un tribunal c’est parce que les militaires ne possédent aucune preuve contre eux.

Le rapport de la commission estime leur détention « anormalement longue » et demande leur libération immédiate. La commission demande en outre aux autorités civiles de la région de donner aux détenus une compensation financière et de favoriser leur réinsertion sociale.

La région d’Aceh, très marquée par le fondamentalisme musulman, est souvent le théâtre de rébellions armées depuis la fin du 19ème siècle : d’abord contre les Hollandais, puis contre les Japonais et enfin contre le gouvernement central indonésien. Dans le passé, Amnesty International a souvent accusé l’Indonésie de graves violations des droits de l’homme dans cette région.