Eglises d'Asie

La prison la plus importante du pays transformée en centre de méditation

Publié le 18/03/2010




Directrice depuis mai 1993 de la prison de Tihar à New Delhi, la plus importante de l’Inde, Mme Kiran Bedi a commencé à la transformer en un centre de méditation, où les prisonniers ne sont plus éveillés, le matin, par les cris des policiers, mais par le son de la cloche de la salle de prière. Le premier exercice de la journée consiste en une méditation avec exercices de yoga.

A son arrivée, Mme Debi se demandait comment aider les détenus, particulièrement ceux qui purgent de longues peines, à changer de vie. “La méditation, dit-elle, est une réponse à ma prière. Elle agit comme par magie sur les prisonniers. Ce n’est pas une affaire de religion : nous voulons prendre ce qu’il y a de meilleur dans toutes les religions. J’ai fait entrer un peu d’air frais dans les murs de cette prison. Des hommes qui étaient en colère ne le sont plus; des gens qui buvaient sont devenus sobres. Tihar a cessé d’être une prison : elle est devenue la maison de l’Amour”.

Plusieurs prisonniers témoignent des résultats obtenus grâce à ces nouvelles méthodes. L’un d’eux raconte comment il voulait tuer le juge qui l’avait condamné à la prison à perpétuité : sa colère contre le monde entier a disparu. Il dit : “Un mouvement a pris naissance à l’intérieur de la prison : tout le monde a envie de prier et de méditer”. Un autre ajoute : “Autrefois, je haïssais tout et tout le monde. Rien ne m’apportait la moindre joie. Il faut dire que je suis ici sans avoir commis de crime. J’ai été condamné à la suite d’un complot. Mais maintenant, je n’ai plus de grief contre personne. Avec la méditation, la paix est entrée dans mon coeur.”

Selon Mme Bedi, la corruption qui sévissait autrefois dans la prison a disparu : les fonctionnaires coupables ont été arrêtés. Le centre de détention de Tihar est composé de quatre unités indépendantes. Au total, 8 000 à 8 700 prisonniers y sont hébergés dans un espace prévu pour deux mille personnes seulement. Mme Bedi a une ambition : “Je veux renvoyer chez eux des êtres humains rendus meilleurs”.