Eglises d'Asie

Le commandement militaire indonésien appelle les autres communautés religieuses au respect de la population catholique

Publié le 18/03/2010




Au cours de sa première visite officielle à Dili, le 19 mars 1994, et devant un auditoire composé d’officiers, de fonctionnaires, de personnalités civiles et religieuses, le général Adang Ruchiatna qui vient de prendre le commandement de la région militaire des petites îles de la Sonde, dont Timor fait partie, a rappelé qu’à Timor Oriental, le catholicisme n’est pas seulement la religion de la majorité de la population, il fait partie de la culture du pays.

Ce fait impose à ceux qui professent une autre croyance un devoir de réserve et de maîtrise de soi, a dit le général. Aux chefs musulmans il a laissé entendre que le traumatisme profond de la guerre civile n’a pas préparé les Timorais à la tolérance mutuelle entre tous les croyants. S’adressant ensuite aux chefs de la police et aux officiers de l’armée, “je vous demande, a-t-il dit, d’éviter tout ce qui fait tort à la population. Les gens veulent qu’on leur fasse confiance, parce que ce qu’ils veulent, c’est la paix. Gardez-vous de tout ce qui leur fait peur”. “A Timor Oriental, a conclu le général, la coopération entre les catholiques, les autorités civiles et militaires est essentielle. Tous partagent la responsabilité d’instaurer ici la sécurité. Si les habitants de Timor ne se sentent pas en sécurité, c’est la faute de tous les responsables de la province”.

Mgr Belo, administrateur apostolique de Dili, a confié le 21 mars à la presse qu’il avait été impressionné par le discours du général Ruchiatna. A son avis l’appel aux chefs militaires pour maintenir la paix dans la population doit être suivi d’une action concrète, spécialement dans les régions rurales où les villageois vivent dans la terreur. “Les problèmes ne seront réglés que le jour où les habitants des villages les plus reculés ne se sentiront plus menacés.” Leurs responsables craignent que les immigrés venus chez eux n’introduisent des usages et un genre de vie qui menacent le leur, car il y a parmi eux des cadres religieux de l’islam, des zélateurs protestants, des fonctionnaires et des entrepreneurs venus de toute l’Indonésie.

Rappelons que l’Indonésie a intégré Timor oriental comme sa vingt-septième province en 1976, après plus de quatre cents ans de régime colonial portugais, et que depuis vingt ans, des milliers de gens sont morts en luttant pour l’indépendance de Timor Oriental.