Eglises d'Asie

Bornéo : les Dayaks comptent sur leur fonds d’autofinancement autant que sur les nouvelles aides du gouvernement aux villages attardés

Publié le 18/03/2010




Le 1er avril, à l’ouverture de l’année fiscale 1994-1995, le gouvernement indonésien a lancé un programme “pour le développement des villages attardés”. Tout village classé dans cette catégorie par le Bureau central des statistiques aura droit pendant trois années consécutives à une aide directe de vingt millions de roupies pour des projets de développement communautaire. Le bureau central des statistiques dénombre 20 633 villages attardés (environ 31 pour cent), dont la plupart des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Leurs moyens de subsistance ne leur procurent pas le minimum quotidien de 2 100 calories.

Dans la province occidentale de Kalimantan (Bornéo), qui compte 3,4 millions d’habitants, dont un peu plus de la moitié sont des Dayaks (52 pour cent), le bureau central a classé comme “attardés” 525 villages, soit près de 39 pour cent des villages de la province. Mais dans la communauté catholique Dayak, Robert Mecer, président d’une fondation d’action sociale, s’efforce depuis janvier 1992 de constituer une caisse de solidarité pour que les bénéficiaires de projets les financent eux-mêmes. “Notre idée, dit-il, c’est que nous ne devons pas compter sur la pitié de gens d’ailleurs, mais travailler ensemble à améliorer notre sort. Unis avec d’autres, un pauvre qui travaille jour après jour pour s’en sortir est une force puissante. On lui demande pour commencer de contribuer pour mille roupies par mois (46 cents américains). Avec dix mille cotisants réguliers, notre fonds de solidarité grossira chaque année de cent vingt millions de roupies. Multiplié les années suivantes, comme le pain du miracle de l’Evangile, il pourra soutenir nos programmes de développement pour faire disparaître la pauvreté” . Mais Mecer l’avoue : le plus dur, c’est de convaincre les gens. “Les pauvres en sont encore à apprendre qu’à lutter seul, on n’arrive à rien. C’est l’union, la solidarité, qui feront d’eux une force formidable”.