Eglises d'Asie

Hongkong: vague d’indignation après la récente démonstration policière dans un camp de réfugiés

Publié le 18/03/2010




L’opération policière menée le 7 avril 1994 (16) contre les 1 500 pensionnaires de la section sept du camp de réfugiés vietnamiens de Whitehead a finalement fait plus de 270 blessés parmi les pensionnaires transférés ce jour-là au camp de “High Island”. Il aura fallu plus d’une semaine pour que le véritable bilan de cette très brutale intervention policière soit connu du public. Le premier communiqué de presse publié le jour même par les “services correctionnels” du territoire se contentait de mentionner une femme blessée transportée à l’hôpital et quelques blessures légères soignées sur place. Cinq jours plus tard, les mêmes services, après avoir d’abord admis qu’un enfant avait été aussi transporté d’urgence à l’hôpital, ajoutaient ensuite que quatre réfugiés avaient été hospitalisés tandis que 29 autres étaient soignés à la clinique du camp où ils avaient été transférés. Les enquêtes privées menées par certains journaux de Hongkong (17) n’ont pas tardé à démontrer que les autorités policières camouflaient largement la réalité des faits et n’avaient pas révélé le nombre exact des victimes de l’opération du 7 avril.

Le véritable nombre de blessés n’a finalement été connu qu’à partir du 13 avril grâce à de nouvelles déclarations officielles dont celle du gouverneur Chris Patten qui ordonnait ce jour-là de faire toute la vérité sur cette affaire. En même temps que le chiffre de 277 blessés, on apprenait que les forces policières avaient lancé sur les pensionnaires du camp 557 grenades lacrymogènes et non pas 250 comme l’avaient indiqué les premiers communiqués.

Ces révélations ont provoqué une vague d’indignation qui s’est manifestée dans la presse de Hongkong où les critiques de l’attitude du gouvernement se sont multipliées, mais aussi au Conseil législatif dont plusieurs membres ont exprimé publiquement leur désaccord avec les méthodes employés par le gouvernement du territoire. Cette indignation a redoublé le 20 avril suivant lorsque la presse a publié de nouvelles révélations sur les brutalités policières qui ont eu lieu dans le camp de Whitehead au lendemain de l’intervention du 7 avril (18). Plus de cinquante pensionnaires qui protestaient à l’entrée de la section huit, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont été frappés à coups de pied et à coups de poing par des agents de police.

Selon la presse de Hongkong (19), certains membres de la mission du Haut Commissariat à Hongkong auraient manifesté une grande émotion après les propos lénifiants de leur chef M. Jahanshah Assadi au lendemain de l’opération policière (20). Ce dernier est cependant revenu sur ses premières déclarations en affirmant, le 20 avril, qu’il avait été abasourdi et choqué en voyant un reportage sur l’opération policière à la télévision (21). Selon ses dernières déclarations, les autorités de Hongkong lui avaient affirmé avant les événements que l’opération projetée ne consistait qu’en un simple transfert de réfugiés d’un camp dans un autre et ne serait accompagnée d’aucune violence.