Eglises d'Asie

Situation confuse dans le diocèse de Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




A Hô Chi Minh-ville, les récentes négociations du gouvernement vietnamien avec le Saint-Siège n’ont pas infléchi le comportement de la municipalité à l’égard des dirigeants du diocèse. Les autorités civiles de la ville se sont efforcées au contraire de renforcer leur contrôle sur les milieux catholiques. Elles se sont, en particulier, ingéniées à faire appliquer les récentes décisions prises par elles concernant l’administration religieuse du diocèse. Le 29 mars 1994, dans une interview (11), M. Vu Quang avait exposé avec beaucoup de vigueur la version gouvernementale du déroulement des négociations avec le Saint-Siège. Le lendemain, plus d’une centaine de prêtres, religieux et fidèles étaient invités à une rencontre (12) avec les autorités civiles à la « Maison de l’amitié », à Hô Chi Minh-Ville. Dans son exposé, M. Nguyên Van Hanh, président du Comité municipal du Front Patriotique a évoqué et justifié les diverses prises de position et déclarations des autorités municipales depuis la nomination « unilatérale » d’un administrateur apostolique par le Saint-Siège. Il a affirmé à nouveau que les autorités aussi bien nationales que régionales ne pouvaient accepter que Mgr Huynh Van Nghi exerce les fonctions confiées par Rome. Il devait donc cesser ses activités religieuses à Saigon. De plus, aucune des personnes nommées par lui à une charge dans le diocèse n’avait le droit de s’en acquitter.

Cette dernière consigne ne facilite pas, on s’en doute, l’administration du diocèse de Saigon. Sur les injonctions de la Sûreté et du Comité populaire de la ville dont il est l’administrateur apostolique nommé par Rome, Mgr Huynh Van Nghi a regagné le diocèse de Phan Thiêt et est désormais loin du diocèse qui lui a été confié. De plus, avant son départ et sur sa demande, le Père Huynh Công Minh a remis sa démission de vicaire général du diocèse, ne gardant désormais que sa charge de curé de la cathédrale de Saigon. Seul, le P. Phan Van Tham, curé de Tan Dinh règle encore quelques affaires dans le diocèse, mais sa situation est précaire, car il a été nommé par Mgr Nghi.

Cet état de choses, selon deux éditoriaux du journal « Công Giao và Dân tôc » (13) jetterait un certain trouble dans l’esprit des fidèles. Dans un premier article paru avant l’interview de Mgr Claudio Celli, l’auteur considère que le gouvernement vietnamien comme les autorités du Saint-Siège ont, dans leur façon d’agir, manqué d’esprit de responsabilité et de respect pour la communauté catholique au Vietnam. Le second éditorial, paru le 17 avril 1994, note avec perplexité que le prélat romain, dans sa récente interview, a gardé le silence sur les fonctions effectives exercées aujourd’hui par Mgr Nguyên Van Binh et Mgr Huynh Công Minh.

On rapporte que la santé de Mgr Nguyên Van Binh s’est améliorée, pas au point cependant de lui permettre de se déplacer jusqu’à Vung Tau où il avait l’habitude séjourner de temps en temps. Son médecin lui interdit de quitter l’archevêché où il réside en permanence depuis les derniers événements.