Eglises d'Asie

Un colloque international de théologie a eu lieu à Pattaya pour préparer l’assemblée générale de la FABC en janvier 1995

Publié le 18/03/2010




Du 10 au 16 avril 1994, la FABC (14) a organisé à Pattaya, Thaïlande, son premier colloque international de théologie. Cette rencontre voulait célébrer les dix ans de la commission théologique des évêques d’Asie tout en préparant l’assemblée générale de la FABC qui aura lieu à Manille (Philippines) en janvier 1995. Les 56 participants, venus de toute l’Asie, ont invité l’Eglise à marcher vers le 21ème siècle, dans une conscience renouvelée de sa condition de disciple. Selon ces théologiens, la foi chrétienne et les réalités asiatiques invitent l’Eglise à suivre Jésus, mais comme un “petit troupeau”, c’est-à-dire comme la minorité qu’elle est en fait en Asie. Pour cela, elle devrait se dépouiller de toute pompe, de tout esprit de puissance ou recherche de prestige (15).

La déclaration publiée à la fin de la rencontre et intitulée “Etre Eglise en Asie au XXIè siècle : en marche avec l’Esprit vers la vie” rappelle qu’être disciple dans l’Eglise “demande une conversion radicale”, exige que l’on se débarrasse des “structures et manières de faire porteuses de mort” et que l’on crée “une communauté ouverte qui ne fait pas de discrimination entre les cultures, les classes sociales et les sexes”. Les théologiens asiatiques suggèrent aussi que l’Eglise en Asie “étudie de manière plus profonde la place et le rôle de la femme dans l’Eglise”.

Après avoir noté les aspects positifs et négatifs du développement moderne sur les individus et les sociétés en Asie, le document réfléchit sur “le visage de Jésus en Asie” et sur ce que devrait être le “visage de l’Eglise en Asie” : “La manière dont l’Eglise répondra aux défis posés par la nouvelle situation dépendra fondamentalement de la façon dont elle comprendra sa vocation de disciple”. Mais les théologiens ajoutent: “L’Eglise doit commencer par comprendre qui est Jésus dans le contexte asiatique”. La théologie “comme service pour la foi”, devrait “réfléchir sur des thèmes importants comme le pèlerinage de la vie, qu’elle doit faire en commun avec les autres peuples de l’Asie, la vie des chrétiens et de leurs Eglises en Asie, le travail des conférences épiscopales en Asie. Pour accomplir ce service de manière qui soit applicable au plan pastoral et utile pour la vie, la spiritualité, la mission de la communauté-disciple, la théologie doit partir d’en bas : des fondements de l’histoire, de la perspective de ceux qui luttent pour la vie, pour l’amour, la justice et la liberté. Le point de départ doit être l’expérience, vécue par les différentes Eglises, d’une foi chrétienne dans le contexte asiatique. Faire de la théologie de cette manière aidera non seulement à comprendre la foi, mais stimulera la vie, l’amour, la justice, la liberté”.