Eglises d'Asie

Une réponse du Bureau des affaires religieuses à une requête des évêques

Publié le 18/03/2010




Lors d’une rencontre avec le bureau permanent de la Conférence épiscopale, le 1er mars 1994, quelques jours seulement avant l’arrivée de la délégation du Saint-Siège à Hanoi, M. Vu Quang, du Bureau des Affaires religieuses, a remis à ses interlocuteurs un document consignant l’opinion du premier ministre sur un certain nombre de problèmes touchant l’Eglise catholique (6). En fait, avec quatre mois de retard, il s’agit d’une réponse du gouvernement à une requête qui lui avait été adressée par les évêques vietnamiens à l’issue de leur dernière assemblée annuelle (18 au 26 octobre 1993) (7) La lettre de la conférence épiscopale contenait une liste de seize revendications fondamentales de l’Eglise catholique touchant aussi bien le domaine de la pastorale que celui du personnel et des établissements d’Eglise.

L’actuelle réponse du premier ministre se subdivise en onze points. Certes il n’y a que peu de fins de non-recevoir ouvertement exprimées: on promet même d’examiner la question de l’ancien séminaire pontifical de Dalat, aujourd’hui transformé en Centre d’études nucléaires et, par suite, classé d’intérêt national. Cependant, dans quelques cas, le document ne répond pas directement aux demandes contenues dans la lettre épiscopale du mois d’octobre. C’est ainsi qu’aucune réponse n’est faite aux requêtes des évêques pour que l’Eglise soit dotée d’un organe de presse, pour que soit fondés plusieurs grands séminaires supplémentaires, pour que soient bâties de nouvelles églises dans les zones d’économie nouvelle. Rien n’est dit non plus du cas de Mgr Nguyên Van Thuân qui selon les évêques devrait être réglé dans les meilleurs délais par le gouvernement et le Saint-Siège.

Pour un certain nombre d’autres revendications de l’Eglise, la réponse reste dans l’ambiguité. La pétition des évêques avait demandé que les terrains et établissements d’Eglise qui avaient été confisqués par l’Etat ou qui avaient été cédés à celui-ci sous la contrainte soient rendus à leur premier propriétaire. Le texte gouvernemental se garde bien de reprendre les termes “terrains”, “établissements”, employés par le document épiscopal. Comme il en a l’habitude, dans sa réponse, le Bureau des Affaires religieuses parle de “lieux de culte” – terme peu précis et en tout cas très limitatif- et se reporte à la législation existante sur ce sujet.

Certaines réponses paraissent favorables, mais dans certains cas, on peut regretter que leur formulation reste floue. Une des propositions les plus remarquées des évêques avait demandé au gouvernement de laisser les diocèses, les paroisses et les congrégations religieuses s’engager dans le travail éducatif et de leur permettre de créer des écoles de tout niveau. Le gouvernement affirme accueillir avec joie cette proposition. Mais il est difficile de mesurer la portée du reste de la réponse faite par les autorités. En effet, après avoir rappelé que l’Etat a multiplié aujourd’hui les formes d’établissements scolaires, le document ajoute que l’Eglise et les congrégations religieuses pourront participer aux activités des écoles “fondées par le peuple” et des écoles semi-publiques (8), par la formation du personnel, par leur contribution aux finances, aux infrastructures matérielles, aux moyens d’enseignement et d’études.