Eglises d'Asie

COMMUNIQUE AU SUJET DES INFRACTIONS COMMISES PAR L’EVEQUE HUYNH VAN NGHI A HO CHI MINH-VILLE

Publié le 18/03/2010




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Le 2 mars 1994, le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a publié le communiqué n°19/TB-UB. En voici le texte intégral:

La République socialiste du Vietnam a déjà fait part au Saint Siège de son opinion sur l’affaire de l’évêque Huynh Van Nghi, nommé au poste d’administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville par une décision unilatérale, sans échange ni dialogue préalables avec l’Etat vietnamien. Il a aussi publié le communiqué n° 100/TB-UB du 15 septembre 1993 où il exprime clairement ses propres conceptions.

Plus précisément à l’égard de l’évêque Huynh Van Nghi, il a adopté une attitude courtoise:

– Le 25 août 1993, les représentants du Comité du Front patriotique et du bureau des Affaires religieuses de la ville ont directement informé l’évêque Huynh Van Nghi que la nomination d’un administrateur apostolique pour le diocèse de Hô Chi Minh-Ville était en infraction avec les dispositions de la loi de la République socialiste du Vietnam. En conséquence, elle ne pouvait être acceptée. Le décret 69/HDBT publié le 21 mars 1991 stipule clairement à l’article 19: “Pour le degré hiérarchique de “Hoa Thuong” chez les bouddhistes, de cardinal, d’évêque, d’administrateur chez les catholiques et pour les degrés correspondants dans les autres religions, l’approbation du conseil des ministres est nécessaire” (1Cette disposition est en accord avec la réglementation en usage sur ce point dans de nombreux pays.

– Le 5 septembre 1993, un représentant qualifié du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville a rencontré l’évêque Huynh Van Nghi et l’a prié de mettre un terme aux activités en rapport avec la fonction d’administrateur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh Ville.

Or l’évêque Huynh Van Nghi de sa propre initiative, a nommé un vicaire général du diocèse ainsi qu’un vicaire épiscopal chargé des congrégations religieuses. Il a aussi créé un bureau permanent du conseil décanal. Il a par ailleurs présidé de nombreuses retraites et réunions; ce qui crée une fâcheuse impression dans l’opinion publique et porte tort au respect que la population doit porter à la loi.

– Le 28 septembre 1993, le Bureau des Affaires religieuses de la ville a envoyé une lettre à Mgr Nghi (2) lui rappelant qu’il ne convenait pas qu’il mène des activités religieuses à Hô Chi Minh-Ville tant qu’il n’y avait pas d’accord entre le Saint-Siège et le gouvernement de la République socialiste du Vietnam. Il est regrettable que l’évêque Huynh Van Nghi n’ait pas tenu compte de la bonne volonté manifestée par les autorités de Hô Chi Minh-Ville.

Le comité populaire de la ville avait accepté que les congrégations religieuses puissent faire conférer l’ordination sacerdotale à onze religieux et avaient créé des conditions favorables à cette cérémonie. Or, l’évêque Huynh Van Nghi s’appuyant sur sa qualité d’administrateur, s’est opposé à ce que les congrégations religieuses invitent d’autre évêques pour présider la cérémonie. Cette opposition a eu de nombreuses conséquences fâcheuses aussi bien pour les congrégations religieuses que pour les familles des religieux qui auraient dû recevoir le sacerdoce. Par ailleurs, l’évêque a envoyé une lettre aux prêtres du diocèse. Datée du 5 octobre 1993, photocopiée et diffusée abondamment au sein de la population, elle rejette toute la faute (de la situation actuelle) sur le gouvernement (3).

Au cours de ces derniers mois, l’évêque Huynh Van Nghi a continué de rédiger et de diffuser des lettres pastorales et de nombreux autres documents portant l’en-tête de l’archevêché de Hô Chi Minh-Ville .

Les actions de l’évêque Huynh Van Nghi, citées ci-dessus constituent des infractions au décret 69 du Conseil des ministres, manquent au respect dû aux autorités municipales et auront une influence regrettable sur les bonnes relations traditionelles que les autorités municipales entretiennent avec l’archevêché.

On ne pouvait laisser mépriser la loi plus longtemps. Le 22 février 1994, les autorités municipales ont eu une “séance de travail” (4) avec l’évêque Huynh Van Nghi. Elles lui ont alors énuméré clairement les infractions mentionnées plus haut.

Depuis plus de 18 ans qu’il applique la politique de liberté de croyance de la République socialiste du Vietnam, le comité populaire de la ville a toujours créé les meilleures conditions pour que nos compatriotes de toutes croyances puissent mener de pair leur vie religieuse et profane. En ce qui concerne plus spécialement les catholiques, grâce à la lettre commune de la Conférence épiscopale du Vietnam datée du 1er mai 1980, grâce à la présence à la tête du diocèse du vénéré archevêque Nguyên Van Binh, ils ont apporté une contribution positive à l’édification et à la défense de la ville, à la création du grand bloc unifié du peuple tout entier, à la coexistence harmonieuse du profane et du sacré. Les autorités municipales ont une très grande estime pour le patriotisme des catholiques qui, en union avec la population de la ville, sont venus à bout de beaucoup de difficultés. Ils jouissent aujourd’hui des résultats de ces efforts et de la fierté qui en est la conséquence.

Le comité populaire municipal partage tout à fait le désir sincère des prêtres, religieux et fidèles catholiques de la ville de voir un responsable nommé à la tête du diocèse continuant sur la voie tracée par le vénéré archevêque Nguyên Van Binh depuis de nombreuses années pour le plus grand épanouissement de la religion et la tranquillité de la vie publique.