Eglises d'Asie

Hô Chi Minh-Ville : inquiétante augmentation du nombre de divorces

Publié le 18/03/2010




A Hô Chi Minh-Ville, l’augmentation du nombre de divorces inquiète les autorités. Alors que ce chiffre était de 4 100 en 1991 et de 4 300 pour 1992, il s’est élevé à 5 448 en 1993 (26). Certains sociologues prévoient une augmentation encore beaucoup plus considérable dans les années à venir. Certes, les contraintes familiales traditionnelles restreignant la liberté des jeunes gens dans le choix de leur partenaire ont désormais beaucoup perdu de leurs poids. Cependant, cette liberté nouvellement acquise n’a pas fait diminuer, loin de là, le nombre des séparations et des divorces.

C’est généralement dans les premières années de la vie conjugale que les deux époux prennent la décision de se séparer. Plus de 60 % des couples venant présenter une demande de divorce à la mairie de Saigon n’en sont qu’à la deuxième ou troisième année de mariage. Cette volonté de divorce naît bien souvent lorsqu’un des partenaires du couple découvre chez son conjoint un caractère ou certaines particularités individuelles inacceptables pour lui. Les raisons données au divorce, pour 25 % des cas, sont d’ordre économique. Les autres raisons données par les candidats au divorce sont de type divers: les relations extra-conjugales d’un des partenaires, des conflits entre les familles, une mésentente sur le plan des relations sexuelles.

Une analyse plus précise fait apparaître que les demandes de divorce aujourd’hui émanent davantage des femmes que des hommes. La vie de famille présenterait pour les premières davantage d’inconvénients que pour leurs partenaires masculins. Aujourd’hui plus indépendantes sur le plan économique aussi bien que psychologique, elles peuvent, beaucoup plus facilement qu’autrefois, faire face seules aux difficultés de l’existence.

Selon un sociologue de formation russe, Nguyên Minh Hoa, ce n’est pas aux nouvelles facilités accordées par le code matrimonial (27) mais à une convergence de causes qu’il faut attribuer la crise du couple qui s’exprime aujourd’hui dans la croissance rapide du nombre de divorces. Cet état de choses laisse apparaître qu’en ces temps de « dôi moi » (renouvellement), la vie des couples rencontre des difficultés qu’elle ne connaissait pas avant. Selon l’expert, l’affectivité des époux est marquée par les changements rapides qui affectent la vie sociale, en premier lieu, au point de vue économique. Le relâchement de certaines contraintes sociales et politiques s’est accompagné d’un développement des exigences de la subjectivité, rendant beaucoup plus rudes les conflits individuels dans les familles.

Pour pallier les conséquences de la crise, les autorités municipales comptent ouvrir une classe de préparation au mariage. Il est à parier qu’elles s’inspireront des cours de catéchèse destinés à la préparation au mariage, traditionnels dans les paroisses vietnamiennes et depuis quelques années de nouveau très fréquentés par les jeunes catholiques.