Eglises d'Asie – Divers Horizons
Hongkong : les demandeurs d’asile refusent le rapatriement sous toutes ses formes
Publié le 18/03/2010
Cependant, les démonstrations de force, loin d’entamer la détermination des pensionnaires des camps de réfugiés, les ont, bien au contraire, renforcés dans leur volonté de résister à toute forme de rapatriement dans leur pays. C’est la constatation faite aussi bien par l’administration des camps que par les visiteurs admis à y pénétrer. M. Andy Batkin, membre d’une délégation de la Communauté européenne, chargée du programme d’aide aux rapatriés, a déclaré après la visite des trois camps principaux de Hongkong: “Il y a aujourd’hui un extraordinaire durcissement des attitudes contre le rapatriement volontaire, contre tout retour au Vietnam. (…) Cela fait partie de la mentalité du groupe. C’est un phénomène de masse ; personne ne veut plus partir (…) L’opération du 7 avril a non seulement été, en termes humanitaires, un acte de barbarie, mais elle est, de plus, incroyablement ‘inefficace'”(31).
Cet état d’esprit se manifeste dans les grèves tournantes et les manifestations qui se sont intensifiées depuis le 7 avril. Elles avaient débuté au mois de février 1994 dès qu’avait été connue la décision de la conférence de Genève prévoyant de vider les camps de demandeurs d’asile vietnamiens avant la fin de 1995. Elles ne se sont jamais arrêtées depuis cette époque. Le 30 avril, jour anniversaire de la chute de Saigon, la tension dans les camps a atteint une cote d’alerte et l’on a craint un moment que des groupes de réfugiés se laissent entraîner à des suicides collectifs. Le 3 mai 1994, dans le camp de Whitehead, environ 1 850 pensionnaires refusaient toute nourriture. Ce jour-là, à High Island, ils étaient 409 dans le même cas (32). Trois jours plus tard, le nombre de grévistes de la faim avait diminué à Whitehead, tandis que, à High Island, il s’était élevé à 689 (33).