Eglises d'Asie – Indonésie
Irian Jaya : un deuxième évêque indonésien dans la province
Publié le 18/03/2010
Le nouvel évêque a fait sensation en évoquant dans sa prière les conditions de vie des populations d’Irian Jaya dans les mines et les exploitations forestières : “Seigneur, je suis inquiet, effrayé par la tâche qui m’attend dans cette région où les défis sont si rudes, les contraintes si pesantes. Toutes les richesses d’Irian Jaya, ses minerais, ses bois précieux, sont emportées ailleurs sans que les gens de cette terre en aient profité. Comme il est dur, le champ que vous me confiez, Seigneur, aidez-moi !” Après la messe, le nouvel évêque a commenté sa prière. “Ne l’interprétez pas comme une critique. J’ai voulu exprimer mon ouverture à l’égard de tous ceux que je vais rencontrer dans mon nouveau travail”.
Le gouverneur de la province, Jacob Pattipi, qui est protestant, a dit que la nomination de Mgr Laba Lajar marquait une nouvelle contribution de l’Eglise catholique au développement de l’Irian Jaya, où elle a ouvert tant de régions isolées.
Le président du comité d’organisation de la cérémonie, François-Xavier Yulianto, a salué l’étape franchie vers une Eglise plus indonésienne. “Il vaut mieux que les pasteurs de l’Eglise soient eux aussi du pays, l’évangélisation peut partir des racines des cultures locales”. Le processus, a-t-il rappelé, a commencé bien avant le décret de 1977 du ministère des affaires religieuses, qui a enjoint aux Eglises de ne plus faire venir des missionnaires étrangers. “Mais ce n’est pas aussi facile que beaucoup le pensent. Il faut plus de dix ans pour former un prêtre et, dans une classe de séminaristes, seul un tout petit nombre vont jusqu’au sacerdoce”.
Le pro-nonce apostolique, Mgr Sambi, a pris aussi la parole pour mettre l’accent sur les relations de coopération et de tolérance que l’Eglise d’Irian Jaya est appelée à cultiver avec le gouvernement provincial et les autres communautés croyantes. “La force de l’Indonésie est dans son esprit de tolérance religieuse, de coopération et de respect mutuel entre populations hétérogènes. Je pense que c’est le véritable esprit de votre doctrine nationale des cinq principes (pancasila)”.