Eglises d'Asie

L’administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville frappé d’une nouvelle interdiction

Publié le 18/03/2010




La situation s’est encore compliquée pour Mgr Huynh Van Nghi, administrateur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh-Ville. A la fin du mois de février, à l’issue d’un interrogatoire dans les locaux de la sûreté urbaine, il avait été prié de regagner le diocèse de Phan Thiêt dont il est évêque, et de cesser d’exercer ses fonctions d’administrateur. Cependant, malgré son éloignement et grâce aux moyens modernes de communication, il avait réussi à maintenir certains contacts avec Hô Chi Minh-Ville. Les autorités viennent de lui réitérer l’ordre de mettre un terme à toute administration, même indirecte. Il lui est interdit de téléphoner, d’envoyer du courrier et des télécopies, ou encore de transmettre des messages par personnes interposées à ses administrés du diocèse de Hô Chi Minh-Ville. Le clergé de Saïgon se plaint, non sans humour, de n’être même plus “télécommandé”.

Pourtant, on peut aujourd’hui tenir pour assuré que le Saint-Siège n’est jamais revenu sur la nomination de Mgr Huynh Van Nghi, comme avait voulu le faire croire l’interview du directeur des Affaires religieuses, le 29 mars 1994 (15). Mgr Nguyên van Phuong, de la congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui avait accompagné Mgr Celli lors de son dernier voyage au Vietnam, vient de confirmer que le Saint-Siège n’a fait aucune concession en ce domaine. Dans une interview accordée à une radio en langue vietnamienne, “Little Saigon radio”, il a déclaré: “On entend dire que le Saint-Siège s’est accordé avec le gouvernement vietnamien pour que Mgr Nguyên Van Binh continue à administrer le diocèse de Saigon avec pleine juridiction et entière responsabilité et pour que Mgr Huynh Van Nghi cesse ses activités d’administrateur apostolique, titre qui lui a été donné par le Saint-Siège sans accord du gouvernement. Je sais avec certitude que cet accord n’existe pas et que le Saint-Siège n’a pas cédé sur ce point” (16).

Depuis plus de deux mois, il n’y a eu ni nomination ni changement de poste dans le diocèse. Pourtant le grand séminaire a cruellement besoin de nouveaux professeurs tandis que certains déplacements et nominations de curés deviennent nécessaires. La seule autorité ecclésiastique légitime, le vicaire général, non reconnu par le gouvernement, doit se contenter de régler certaines affaires mineures.