Eglises d'Asie

Réunion nationale de la conférence des religieux

Publié le 18/03/2010




Du 10 au 15 avril 1994 s’est déroulée à Bangalore la première réunion nationale de la conférence des religieux de l’Inde (CRI). Les délégués élus des onze régions se sont retrouvés au nombre de 140, avec deux observateurs de la conférence des religieux du Bangladesh, deux autres de Sri Lanka et un d’Australie.

Dans son discours d’ouverture, le frère Philip Pinto, président national, a rappelé qu’un des travaux les plus importants de la CRI serait d’examiner de nouvelles expressions “de notre engagement religieux, à mesure qu’elles apparaissent à notre époque et dans notre peuple”.”On attend des religieux qu’ils soient le tranchant de la société et jouent leur rôle de prophètes. Les deux plus grands obstacles à une vie religieuse authentique et radicale dans l’Inde aujourd’hui sont l’institutionalisation et le manque de profondeur de notre expérience de Dieu.

Notre institutionalisation ne devient que trop évidente lorsque nous donnons plus d’importance au travail à faire qu’à la personne, quand la loi passe avant l’esprit et que la piété remplace l’esprit de prophétie. Cette institutionalisation se manifeste dans l’attitude autoritaire que montrent dans leur conduite responsables et administrateurs, et dans un style de vie qui convient mieux à des employés de bureau qu’à des moines et à des religieuses. Nous sommes 80 000 religieux en Inde. L’impact de notre travail d’évangélisation aurait dû être beaucoup plus important. La vie religieuse consiste-t-elle uniquement à faire? Pourquoi tant de religieux en colère parmi ceux qui partent en croisade pour la paix et la justice ? Quelles valeurs évangéliques incarnent-ils? Ce que nous faisons doit jaillir d’une profonde conversion du coeur, d’une transformation dans notre manière de concevoir la vie religieuse”.

“Une nouvelle spiritualité, conclut le frère Pinto, ne pourra naître que lorsque les valeurs évangéliques seront liées au devenir du monde. La mission des religieux devrait être de servir les marginalisés, de les écouter afin, grâce à eux, de découvrir ce qui ne va pas dans un système qui marginalise les gens”.

M. Chhotebai, président de l’Union catholique panindienne, a parlé de la banqueroute morale, de l’intolérance religieuse, de l’esprit de caste, de la discrimination sexuelle. Pour lui, dans l’Eglise d’aujourd’hui, on trouve “trop la recherche du pouvoir, liée à un problème d’affluence”. Il a rappelé la querelle des rites et les restes d’un vieux passé colonial. Il a reproché à certaines institutions d’Eglise leur réticence à accepter des laïcs parmi leurs responsables financiers.

84 014 religieux sont inscrits à la CRI. Parmi eux, 67 375 soeurs, 12 787 prêtres, 1 852 frères. Pour l’ensemble de l’Inde, on compte 202 congrégations de religieuses, 45 de prêtres et 18 de frères.