Eglises d'Asie – Inde
Un jugement de la Haute cour de Bombay rappelle la nécessité de séparer religion et politique
Publié le 18/03/2010
Selon le quotidien The Hindu de Madras, c’est la première fois que l’élection d’un parlementaire est déclarée nulle pour utilisation abusive de la religion pendant la campagne électorale. Au cours des dernières années, plusieurs membres de l' »armée de Shiva » (Shiv Sena) députés à l’assemblée provinciale du Maharashtra ont subi le même sort.
Ce jugement succède à l’arrêt de la Cour suprême du 11 mars 1994 qui a confirmé le renvoi par le gouvernement fédéral de ministres BJP de plusieurs Etats du nord de l’Inde. Le premier ministre, M. Narasimha Rao, avait pris cette décision à la suite de la destruction, à l’instigation du BJP, de la mosquée d’Ayodhya, le 6 décembre 1992 (9). Désormais le BJP ne compte plus que 116 sièges sur 544 au parlement fédéral.
Le correspondant du journal The Hindu note que le BJP tend à édulcorer sa notion d’hindouité (10) dans le but de se rapprocher des minorités ethniques, linguistiques et religieuses. Selon une autre explication, le RSS (11) aurait demandé au BJP de rester dans la plus stricte légalité, tout en encourageant l’agressivité d’autres groupes comme le « parlement hindou mondial » (Vishwa Hindu Parishad). Un prêtre du sud de l’Inde rapporte qu’après les récents incidents de Pondichéry (12), les chefs de l’extrême-droite hindoue auraient décidé de répartir leurs forces entre plusieurs organisations (comme la hindu munnani qui a fait parler d’elle à Pondichéry), de façon qu’en cas de mise hors la loi d’un groupe, les autres puissent continuer de fonctionner normalement.