Eglises d'Asie

Coup d’oeil sur un certain nombre de problèmes des catholiques de Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




Le 8 août 1993, par le décret 3677/93, le Saint-Siège nommait l’évêque de Phan Thiêt, Mgr Nicolas Huynh Van Nghi, administrateur apostolique “sede plena” du diocèse de Hô Chi Minh-Ville. Depuis lors, plus de huit mois ont passé: les nombreuses données nouvelles qui se sont ajoutées au dossier permettent de mieux poser le problème.

1 – La juridiction du Saint-Siège et la souveraineté des nations dans la nomination des évêques

Le communiqué publié par le Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville le 15 septembre 1993 a refusé de reconnaître Mgr Huynh Van Nghi comme administra-teur apostolique parce que sa nomination n’avait pas été précédée d’échange et de discussion avec le gouvernement vietnamien. Le P. Chân Tin dans une lettre envoyée à Mgr Nguyên Minh Nhât le 17 septembre 1993 faisait ce commentaire: “Je ne sais quand prendra fin cette déplorable manie du gouverne-ment de se mêler des affaires intérieures de l’Eglise et d’exiger que lui soit demandée une permission chaque fois qu’une activité religieuse est organisée. La nomination d’un évêque, qu’il s’agisse d’un évêque principal, d’un coadjuteur ou encore d’un administrateur apostolique, est une affaire intérieure de l’Eglise et du Saint-Siège. L’Etat ne doit pas se mêler des affaires intérieures de l’Eglise” (1).

En réalité, dans cette question de la nomination des évêques, il faut distinguer deux domaines: la juridiction du Saint-Siège et la souveraineté des nations. La nomination des évêques appartient en premier lieu à la juridiction du Saint-Siège. Le droit canon à l’article 377, 1, précise: “Le souverain pontife nomme librement les évêques ou il confirme ceux qui ont été légitimement élus”. Personne ne peut nier cela. Autrefois comme aujourd’hui, même lorsque les rois ou les détenteurs du pouvoir, en vertu d’un concordat, avaient le droit de choisir les évêques, ceux-ci, une fois choisis, devaient recevoir leur nomination du souverain pontife pour pouvoir exercer la fonction et la juridiction épiscopales.

Les évêques exercent leur fonction dans une région et au sein d’une population déterminée, c’est pourquoi les gouvernements de presque toutes les nations où sont nommés les évêques exigent d’être consultés et de donner leur opinion auparavant. (…) C’est au nom de la souveraineté nationale que les nations réclament ce droit. Certes le Saint-Siège pourrait nommer des évêques sans en tenir compte. Mais dans ce cas-là, il pourrait arriver alors qu’un évêque nommé ne puisse exercer ses fonctions. Ce cas est appelé “sede impedita” (siège empêché) (1), situation dont le Saint-Siège n’a jamais voulu. Le droit canon, canon 377, 5 affirme: “Désormais aucun droit ou privilège d’élection, de nomination, de présentation ou de désignation d’évêque n’est accordé aux autorités civiles”; cependant il n’écarte pas la possibilité que les autorités civiles émettent leur opinion sur la nomination d’un évêque.

( … )

Mgr Claudio Celli a ainsi répondu à propos de la nomination des évêques au Vietnam dans son interview à radio Vatican après son récent voyage au Vietnam: “C’est à contre-coeur que le Saint-Siège soumet le nom du candidat à la considération du gouvernement vietnamien avant la nomination par le pape; cette procédure ne lui fait pas plaisir, mais l’actuel état des choses ne lui laisse pratiquement pas d’autre choix. C’est vrai que, dans certains pays, le Saint-siège communique à l’avance aux autorités gouvernementales, le nom du futur évêque, mais sans que cela comporte un droit de veto de la part de cet Etat”.

Le terme “à contre-coeur” est bien employé. En effet, personne ne voit de gaîté de coeur son pouvoir limité par un autre. Ainsi, lorsque le Saint-Siège a signé le concordat avec la Pologne et s’est engagé a communi-quer au gouvernement de ce pays le nom de l’évêque avant la décision officielle de nomination, c’était sans doute aussi à “contre-coeur”.

Mgr Celli affirme que le Saint-Siège communique le nom du candidat au gouvernement concerné mais “sans que cela comporte un droit de veto de la part de cet Etat”, mais cela n’est qu’un principe … Dans la réalité, lorsque les gouvernements exigent que leur soit communiquée la liste des candidats à l’épiscopat avant la publication de la décision officielle de nomination, ce n’est pas parce que la curiosité les pousse à connaître les noms à l’avance mais parce qu’ils veulent pouvoir s’opposer à la nomination ou même la refuser si l’intéressé paraît présenter un danger pour le pouvoir en place. ( … )

Quoi qu’il en soit, nous nous réjouissons de voir le Saint-Siège et le gouvernement parvenir à un accord en matière de nomination d’évêques, même si c’est “à contre-coeur”. Ainsi sont évités un certain nombre de désagréments qui auraient atteint aussi bien la communauté du Peuple de Dieu que la communauté nationale.

2 – Le problème de Mgr Nguyên Van Thuân

Ainsi depuis 1990, le Saint-Siège a accepté de consulter le gouvernement vietnamien au sujet des nominations épiscopales. Le décret 69 du Conseil des ministres du 23 mars 1991 (2) a prescrit que la nomination des cardinaux, des évêques et des administrateurs devaient obtenir l’approbation du conseil des ministres. Pourquoi donc au mois d’août 1993, lors de la nomination de Mgr Huynh Van Nghi comme administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville, le Saint-Siège n’a-t-il ni consulté le gouvernement, ni attendu son approbation.

Mgr Binh a expliqué cela dans une lettre envoyée au président du Comité populaire de la Ville, le 7 novembre 1993 (4): “Je pense que, si le Saint Siège n’a pas discuté préalablement avec le gouvernement vietnamien de cette nomination, c’est d’abord parce que précédemment, le gouvernement avait donné son accord au Saint-Siège pour nommer Mgr Huynh Van Nghi, archevêque coadjuteur avec droit de succession à Hô Chi Minh-Ville, ce qui est un titre beaucoup plus important que celui d’administrateur; c’est aussi à cause de la situation rendue urgente par mon état de santé. Si le Vatican n’a pas nommé Mgr Huynh Van Nghi archevêque coadjuteur immédiatement, c’est parce que, jusqu’à présent, le Saint-Siège et le gouvernement vietnamien ne sont parvenus à aucun accord pour transférer l’archevêque coadjuteur Nguyên Van Thuân (nommé avant le 30 avril 1975) à une nouvelle fonction, conforme à sa situation et à ses capacités. Pour toutes ces raisons je suis en mesure d’affirmer que le Saint-Siège, en cette affaire, n’a pas eu d’autre dessein …”

De son côté, le gouvernement affirmait: ” … le Vatican vient de nommer l’évêque Huynh Van Nghi du diocèse de Phan Thiêt comme administrateur du diocèse de Saigon par une décision unilatérale, sans avoir conféré auparavant avec le gouvernement, avec l’arrière-pensée de permettre à Monsieur Nguyên Van Thuân d’exercer des activités religieuses à Hô Chi Minh-Ville”. (Communiqué du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville du 15 septembre 1993) (5). Mgr Piero Penna-chini, porte-parole du Vatican avait effectivement dit au reporter d’Asia Focus: “L’administrateur apostolique nommé aidera l’archevêque coadjuteur, Mgr Nguyên Van Thuân dans l’administration du diocèse” (Asia Focus n° 31, 20 août 1993 (6).

On peut dire que les difficultés rencontrées jusqu’à présent pour assurer la succession des évêques dans les diocèses de Huê, Hanoi, et Hô Chi Minh-Ville sont essentiellement dues au fait que l’on n’a pas fourni un poste à Mgr Nguyên Van Thuân. Or, récemment, dans un interview, M. Vu Quang, directeur du Bureau des Affaires religieuses a affirmé: “La partie vaticane a informé que Mgr Nguyên Van Thuân recevrait le poste qui lui convient au Vatican”(7).

En ce qui concerne le Saint-Siège, dans une interview accordée à radio Vatican, Mgr Celli, à qui l’on demandait si le porte-parole du gouvernement vietnamien avait été informé que le Saint-Siège nommerait Mgr Nguyên Van Thuân à un poste à la Curie de Rome, a déclaré: “Jusqu’à ce qu’il y ait une nouvelle décision du souverain pontife, Mgr Nguyên Van Thuân conserve le titre de coadjuteur de Hô Chi Minh-Ville”.

Et cela est vrai, tant qu’il n’a pas un nouveau poste, Mgr Nguyên Van Thuân reste toujours le coadjuteur de Hô Chi Minh-Ville. Cependant, voilà déjà près de 20 ans qu’il détient ce titre sans en exercer la fonction. Faut-il penser que le Saint-Siège continuera de le maintenir à ce poste d’archevêque coadjuteur en exil? La réponse de Mgr Celli non seulement suggère que non, mais, elle affirme presque le contraire. Si cette réponse est confirmée, ce qui a été un des principaux problèmes du catholicisme vietnamien pendant plus de 19 ans est sur le point d’être résolu.

3 – Le problème de Mgr Huynh Van Nghi

Le problème de Mgr Huynh Van Nghi était au début un problème de procédure et non pas un problème de personne. En effet lors de la rencontre du 17 septembre 1993 au siège du Front patriotique (8), le directeur des Affaires religieuses révélait: “Certainement Mgr Nguyên Van Binh comprend lui aussi que l’Etat n’accepte pas que Mgr Nguyên Van Thuân revienne dans la ville; c’est pourquoi il a proposé que ce soit Mgr Huynh Van Nghi qui y soit nommé. Le Bureau des Affaires religieuses n’a jamais protesté et ne s’y est pas opposé. Il a même transmis cette proposition pour examen auprès du pouvoir central.”

Lors de la rencontre du 5 septembre 1993, le repré-sentant du Comité populaire a prié l’archevêque Mgr Huynh Van Nghi de mettre un terme aux activités liées au titre d’administrateur apostolique; mais il était toujours d’accord pour qu’il reste sur place et se livre à des activités pastorales destinées à aider Mgr Nguyên Van Binh. Au cours de la réunion du 17 septembre, le président du Front patriotique avait aussi déclaré: “Le vénéré Mgr Binh est âgé et faible et a besoin d’une personne qui l’aide. Il peut solliciter qui il veut – c’est son droit – même Mgr Nghi à condition que ce ne soit pas en qualité d’administrateur apostolique”. En conclusion, le président avait dit: “Et nous espérons que plus tard, si les deux parties s’accordent pour que Mgr Nghi vienne en cette ville, les relations seront excellentes entre lui et les autorités de la ville, aussi bonnes que celles qui existent entre Mgr Binh et le Front populaire ou la municipalité de la ville”.

Cependant, le 28 septembre 1993, le bureau des Affaires religieuses envoyait une lettre à Mgr Nghi lui proposant de mettre un terme à toutes activités religieuses (y compris à l’aide apportée à Mgr Binh):

“Les autorités de Hô Chi Minh-Ville vous ont déjà rencontré et vous ont informé que votre nomination à la fonction d’administrateur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh-Ville par une décision unilatérale du Saint-Siège n’était pas conforme aux prescriptions de la législation de l’Etat socialiste du Vietnam. Vous avez été prié de cesser toute activité liée au titre d’administrateur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh-Ville. Or aujourd’hui, on nous rapporte que vous continuez à exercer cette fonction. Pour éviter tout malentendu qui pourrait porter tort à votre prestige et nuire au respect de la loi au sein de la population, le Bureau des affaires religieuses dépendant du Comité populaire de la ville se permet de vous rappeler qu’il ne convient pas que vous exerciez des activités religieuses à Hô Chi Minh-Ville tant qu’il n’existe pas d’accord entre le gouvernement de la République socialiste du Vietnam et le Saint-Siège”

Le 5 octobre 1993, Mgr Huynh Van Nghi a envoyé une lettre aux provinciaux de congrégations ayant des religieux candidats au sacerdoce et les a informé de ses échanges avec le directeur des Affaires religieuses, après la réception de la lettre du 28 septembre 1994. “Au cours de l’échange, j’ai demandé pourquoi l’accord donné par les dirigeants pour que j’aide l’archevêque – ce que j’ai fait jusqu’au 17 septembre 1993 , jour où s’achevait la deuxième session de retraite – m’avait été retiré. M. Tuân m’a répondu que c’était à cause de l’opinion publique qui ne faisait pas la différence entre ce qui relevait de la tâche d’auxiliaire et ce qui relevait de celle d’administrateur …”

Parlant de l’exercice de sa juridiction d’administrateur jusqu’au 17 septembre 1993, le P. Chan Tin dans sa lettre envoyée à Mgr Nguyên Minh Nhât écrivait: “Le communiqué nous apprend que “dans la matinée du 25 août 1993, les représentants du Front patriotique et du Bureau des affaires religieuses avaient directement informé l’évêque Huynh Van Nghi que sa nomination au poste d’administrateur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh-Ville, décidée unilatéralement par le Saint-Siège, n’était pas conforme aux dispositions législatives de la République socialiste du Vietnam, et, pour cette raison, ne pouvait être acceptée”. Le communiqué continue en disant que “dans la matinée du 5 septembre, des représentants qualifiés du Comité populaire de la ville avaient rappelé à l’évêque Huynh Van Nghi qu’il devait respecter la législation de l’Etat de la République socialiste du Vietnam et l’avaient sommé de mettre un terme aux activités liées au titre d’administra-teur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh-Ville” . Or, Mgr Huynh Van Nghi était présent aux deux retraites sacerdotales annuelles, du 6 au 9 et du 13 au 16 septembre 1993. Ici, l’évêque assume ouvertement son titre et sa juridiction sur les prêtres du diocèse, conformément à la décision du Saint-Siège. Nous apprécions cette attitude digne et nous voyons là un exemple à suivre”.

En fin de compte, le 2 mars 1994 (9), le Comité populaire de Hô Chi Minh Ville a dénoncé un certain nombre d’activités de Mgr Huynh Van Nghi, considérées comme des violations du décret 69 du Conseil des ministres: “L’évêque Huynh Van Nghi, de sa propre initiative, a nommé un vicaire général du diocèse ainsi qu’un vicaire épiscopal chargé des congrégations religieuses. Il a aussi créé un bureau permanent du conseil décanal. Il a par ailleurs présidé de nombreuses retraites et réunions; ce qui crée une fâcheuse impression dans l’opinion publique et porte tort au respect que la population doit porter à la loi (…)”. “Au cours de ces derniers mois, l’évêque Huynh Van Nghi a continué de rédiger et de diffuser des lettres pastorales et de nombreux autres documents portant l’en-tête de l’archevêché de Hô Chi Minh-Ville (…)”

Ainsi, si Mgr Huynh Van Nghi n’a pas été reconnu dans son titre d’administrateur apostolique, s’il a été blâmé pour avoir violé la loi, c’est tout d’abord parce que la procédure n’a pas été suivie.

En 1990, Mgr Pham Dinh Tung avait été nommé administrateur apostolique de Hanoi, en même temps que Mgr Nguyên Van Sang était nommé administra-teur de Thai Binh, nominations effectuées sans échange, ni discussion préalables avec le gouvernement vietnamien. Cependant, par la suite, la délégation du Vatican conduite par le cardinal Etchegaray avait accepté d’échanger et de discuter. En conséquence, Mgr Pham Dinh Tung avait été reconnu administra-teur de Hanoi et Mgr Nguyên Van Sang était devenu évêque de Thai Binh.

Quant aux récentes rencontres et négociations entre la délégation du Saint-Siège conduite par Mgr Claudio Celli et la délégation du Vietnam conduite par M. Vu Quang, nous ne savons pas clairement comment a été menée la discussion au sujet de l’affaire de l’administrateur apostolique et quels ont été les résultats.

Nous savons seulement que dans l’interview citée plus haut (10), M. Vu Quang a affirmé: “La partie vietnamienne a proposé de mettre un terme au poste d’administrateur apostolique, poste créé hâtivement par le Vatican sans en avoir informé notre gouvernement”. Il a aussi révélé que Mgr Huynh Van Nghi avait rencontré le Bureau des affaires religieuses: “Au cours de l’entretien, a rapporté M. Vu Quang, il a promis de se soumettre à la loi de l’Etat et de cesser toute activité pastorale à Hô Chi Minh-Ville.” Ce qui signifie que Mgr Huynh Van Nghi garde encore le titre et la juridiction mais ne les exerce pas.

Du côté du Vatican, jusqu’à présent, il n’y a eu ni communiqué, ni déclaration sur ce problème. Mgr Celli dans son interview sur radio Vatican n’a absolument pas fait mention de l’affaire de l’administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville.

4 – Une solution pour le diocèse de Hô Chi Minh-Ville

Après tout ce qui s’est passé ces derniers mois, il nous semble que l’on peut surmonter tous les obstacles qui s’opposent à une solution.

En ce qui concerne Mgr Huynh Van Nghi, la question est relativement simple. Il est évêque de Phan Thiêt: “Revenir à Hô Chi Minh-Ville pour en être l’administrateur”, comme il le dit lui-même dans la lettre envoyée aux prêtres de l’archidiocèse, “ne me rapporte pas grand chose sinon beaucoup de peine”. Si on le nommait successeur de Mgr Nguyên Van Binh, il deviendrait archevêque. Si quelqu’un d’autre était nommé, n’étant plus administrateur, il reviendrait à son poste de Phan Thiêt.

Pour Mgr Nguyên Van Thuân, dans son interview, Mgr Celli a déclaré: “La position du Vatican est que l’archevêque Mgr Nguyên Van Thuân est très digne de rester à l’intérieur de son pays. Le Saint-Siège connaît bien ses grandes capacités intellectuelles et spirituelles et dans l’avenir lorsque s’en présentera l’occasion, le Saint-Siège pourra lui confier une charge à la Curie. Je suis persuadé que bien qu’éloigné, il continuera d’aimer et de servir sa patrie, patrie à laquelle il reste intimement lié.”

Ainsi la question de Mgr Nguyên Van Thuân est en voie de règlement: le Saint-Siège désire ardemment qu’il exerce ses activités au Vietnam, mais il sait que le gouvernement vietnamien n’accepte pas. Tôt ou tard, Mgr Thuân se verra confier un poste au Vatican en relation avec ses capacités et ses titres.

Pour Mgr Binh, sa plus ardente aspiration est d’avoir un successeur (…). Pour ce qui concerne l’Etat vietnamien, le chef du gouvernement, M. Vo Van Kiêt, au cours d’un entretien avec le rédacteur en chef de “Công Giao và Dân Tôc”, a déclaré: “Alors que se pose la question de la succession, le gouvernement vietnamien tient à déclarer clairement: “Pour la stabilité de la ville ainsi que pour celle du pays, il est nécessaire que le successeur soit une personne qui continue de mettre en pratique la même orientation que celle qui est suivie aujourd’hui avec bonheur (…) .. les orientations que les évêques du Vietnam, eux-mêmes ont tracé dans la lettre commune du 1er mai 1980, à savoir “Vivre

l’Evangile au sein du peuple au service du bonheur de nos compatriotes”. ( …)

Le gouvernement vietnamien se contente de poser des exigences politiques; quant au choix de la personne selon les critères de l’Eglise, il appartient à l’Eglise qui a un très large éventail de choix.

Conclusion

Il reste donc à nommer un nouvel archevêque pour le diocèse de Hô Chi Minh-Ville pour que Mgr Nguyên Van Binh puisse prendre la retraite dont il devrait jouir depuis 1985 comme il l’a dit. Pour nommer un archevêque, le Saint-Siège d’habitude s’appuie sur les propositions faites par les évêques locaux. Dans le cas difficile et délicat de Hô Chi Minh-Ville, il faudrait peut-être, comme quelqu’un l’a proposé, que tous les évêques du Vietnam en privé fassent parvenir au Saint-Siège le nom du candidat qu’en conscience, ils pensent le plus apte à assumer le poste de Hô Chi Minh-Ville. Les prêtres, religieux et fidèles du diocèse, s’ils en ont les capacités et s’ils sont irrités par la situation devraient eux aussi envoyer des propositions de candidatures pour le poste d’archevêque de leur diocèse. A partir des noms le plus souvent choisis, le Saint-Siège pourrait établir une liste de candidats qu’il enverrait pour examen au gouvernement avant la nomination par le souverain pontife.

Il est temps de trouver une solution pour l’archidio-cèse de Hô Chi Minh-Ville. (…) La communauté catholique a le droit d’exiger de la hiérarchie ecclésiale et du gouvernement qu’ils donnent une solution claire à la situation anormale dans laquelle se trouvent les trois archidiocèses du Vietnam gouvernés par des administrateurs, c’est-à-dire par des pasteurs provisoires. D’une façon ou d’une autre cette exigence a ces temps derniers reçu une réponse.

Aujourd’hui, la communauté catholique vietnamienne de Hô Chi Minh-Ville a le droit d’exiger du Saint-Siège et du gouvernement vietnamien, qu’ils arrivent promptement à un accord pour la nomination d’un successeur à Mgr Nguyên Van Binh. En prolongeant ainsi cette impasse, on force les fidèles à en supporter les conséquences de générations en générations.