Eglises d'Asie

Huit mois après le tremblement de terre du Maharashtra : beaucoup de travail a été fait

Publié le 18/03/2010




Au cours du mois d’avril 1994, les médias de Bombay étaient remplis de reportages sur les manifestations organisées par les victimes du tremblement de terre du 30 septembre 1993, qui détruisit de nombreux villages et quelques villes des districts de Latur et Osmanabad, dans la partie sud-est de l’Etat du Maharashtra (11). De grosses sommes ont été recueillies par diverses organisations officielles : on parle de 800 millions de roupies, soit quelque 150 millions de francs français. On avait promis aux sinistrés qu’ils auraient un toit au dessus de leur tête avant la prochaine mousson. Mais celle-ci va arriver, comme chaque année, le 15 juin, et les promesses sont loin d’avoir été tenues.

Pourtant, selon l’hebdomadaire catholique “The Examiner” de Bombay, dans son édition du 7 mai 1994, “sans bruit, sans se faire remarquer, beaucoup d’organisations privées ont fait du travail”. Des maisons ont été bâties, et de telle manière qu’elles doivent normalement résister à de nouvelles secousses sismiques. Parmi ces associations, on compte des groupes aussi divers que l'”Hindustan Petroleum”, les “Western Coalfields”, le “Shiv Sena”, la Chambre de commerce du Maharashtra, la publication du Kerala, “Manorama”, ou le quotidien “The Times of India”. Les adventistes du septième jour ont réalisé des constructions assez remarquées, en forme d’igloos, qui doivent résister particulièrement bien aux tremblements de terre.

L’Eglise catholique n’est pas en reste. L’archidiocèse de Bombay et Caritas-India ont reçu du gouvernement de l’Etat mandat de reconstruire deux villages dans le district de Latur. Un hameau leur a été ajouté en début d’année 1994. Dès le lendemain du tremblement de terre, un évêque auxiliaire de Bombay, Mgr Ferdinand Fonseca, lançait un appel au secours et recueillait nourriture, médicaments, vêtements, ustensiles de cuisine. Quatre millions de francs ont été collectés par des organisations catholiques à travers l’Inde. La Caritas internationale a envoyé l’équivalent de 28 millions de francs.

Jusqu’à présent, dans le village de Talni, 547 maisons ont été construites : l’inauguration en est prévue pour le 15 juin, précisément. A Nadi Hattarga, l’autre village confié aux soins de Caritas-India, 400 habitations sont en voie d’achèvement. Elles devraient être prêtes pour le 15 juillet 1994. Dans le hameau de Talni Tanda, ce sont 140 maisons que l’on prévoit de bâtir. Ces habitations sont construites suivant trois modèles différents, selon le nombre de personnes qu’elles doivent abriter. Le modèle A comporte deux chambres sur une surface d’environ 30 m2; le modèle B couvre 45 m2 et le modèle C 75 m2. Toutes sont munies d’une salle d’eau-toilettes. Pour les maisons de type B et C, les nouveaux propriétaires devront verser 20% du coût sur une période de vingt ans. Le responsable de ces travaux est le P. Louis Pereira, prêtre du diocèse d’Aurangabad. Il est assisté de deux laïcs. Avec eux, six religieuses dont le rôle est d'”aider à rebâtir les coeurs brisés, à chasser les peurs, à faire disparaître les traumatismes, l’inquiétude des familles sinistrées”. Au début, les soeurs ont été plutôt mal reçues. Certains avaient peur qu’elles ne profitent de la situation pour forcer des conversions. Mais peu à peu, elles ont conquis les coeurs et montré qu’elles étaient venues pour aider, non pour convertir. Elles ont réussi à remettre moralement sur pied les familles dont parfois trois quarts des membres ont péri dans le tremblement de terre.