Eglises d'Asie

Pourquoi la conférence de Manille sur Timor Oriental inquiète-t-elle les autorités indonésiennes ? demande Mgr Belo

Publié le 18/03/2010




Mgr Carlos Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili, estime que le gouvernement ne devrait pas s’inquiéter de la conférence internationale sur Timor Oriental, organisée à Manille du 31 mai au 3 juin 1994, « à moins que les autorités indonésiennes ne soient pas aussi sûres de leur droit sur le territoire qu’elles le disent », a-t-il déclaré, le 22 mai 1994, au journal Suara Timor Timur de Dili. « Si nous (l’Indonésie) avons une solide assise juridique et que nous sommes dans la vérité, nous n’avons rien à craindre de cette conférence », ajoute-t-il.

Jakarta est intervenu vigoureusement auprès du gouvernement philippin pour qu’il interdise la conférence organisée par des militants des droits de l’homme dans une université de Manille. Plusieurs personnalités en exil du mouvement timorais d’indépendance devaient y participer. Dans un premier temps, le président philippin a réagi en disant que la constitution de son pays ne lui permet pas d’intervenir dans une initiative privée. Mais devant les menaces indonésiennes d’annuler les négociations entre le gouvernement philippin et le mouvement musulman moro qui doivent se tenir sur son sol au mois de juin 1994, le président Ramos a finalement interdit à tout non-Philippin de venir participer à la conférence de Manille. Deux évêques catholiques, Mgr Soma de Nagoya au Japon et Mgr Hilton Deaking d’Australie, ont annoncé leur intention de passer outre à l’interdiction.

Mgr Ximenes Belo a fait remarquer que les pressions indonésiennes sur le gouvernement philippin étaient en contradiction avec l’opposition, souvent revendiquée par le gouvernement de Jakarta, à toute ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains. L’annexion de Timor Oriental par l’Indonésie en 1976 n’a jamais été reconnue par la communauté internationale qui considère que le territoire est portugais.