Eglises d'Asie – Divers Horizons
Hongkong: les grèves de la faim se succèdent tandis que l’on prépare le rapatriement général des pensionnaires des camps
Publié le 18/03/2010
Malheureusement, les représentants des trente gouvernements concernés par les problèmes de réfugiés qui, sous l’égide du Haut-commissariat, se sont rassemblés à Bangkok pour trois jours à partir du 1er juin, ne semblent pas avoir été influencés par les manifestations des pensionnaires des camps de Hongkong. Ils n’ont manifesté aucune intention de revenir sur les décisions prises au début de l’année à Genève. Aucun changement n’a été apporté à la politique suivie actuellement qui a été, au contraire, confirmée (28). A l’issue du congrès, le Haut-commissariat a même annoncé son intention de rendre plus difficile la vie dans les camps de réfugiés en restreignant le montant des sommes d’argent envoyées de l’extérieur dans les camps ainsi que les possibilités d’approvisionnement pour les réfugiés (29).
Ce sont, comme on l’a dit, les “aspects techniques” du rapatriement qui ont fait l’objet des débats. Un des sujets les plus brûlants abordés à Bangkok est celui des 2000 demandeurs d’asile ayant reçu le statut de réfugié, certains depuis plus de six ans, mais qui n’ont obtenu de permis d’établissement définitif dans aucun pays. Le gouvernement de Hongkong a lancé un appel aux pays qui n’ont pas encore reçu le nombre de réfugiés qu’ils s’étaient engagés à accueillir et leur a demandé de tenir leurs promesses. Les autorités du territoire n’ont pas rejeté l’idée de soumettre au rapatriement forcé les réfugiés politiques qui ne seraient accueillis par aucun pays, tout comme ceux qui ont été classés “migrants économiques”.
Il est probable que de nouvelles révélations sur les dispositions précises d’un prochain rapatriement forcé seront données aux alentours du 15 juin lorsqu’aura été divulgué le rapport de l’enquête qui vient d’être effectuée à propos de la brutale intervention des forces policières du 7 avril 1994 dans le camp de Whitehead, au cours de laquelle des centaines de grenades lacrymogènes ont été lancées contre les réfugiés. En tout cas, les pensionnaires des camps de Hongkong redoublent de vigilance puisque, le 10 juin, dix mille d’entre eux se préparaient à soutenir une grève de la faim de protestation contre la politique de rapatriement forcé (30).