Eglises d'Asie

Le président Ramos a du mal à défendre la nouvelle loterie nationale

Publié le 18/03/2010




Le 19 mai 1994, au cours d’une réunion avec le Comité national oecuménique consultatif, M. Fidel Ramos a adopté une nouvelle argumentation pour justifier la nouvelle formule de loterie introduite dans le pays au mois d’avril précédent. Auparavant, la propagande officielle insistait sur le fait que ce “loto” allait rapporter au trésor des milliards de pesos. Désormais, M. Ramos met en avant l’espoir qu’il contribuera à l’élimination de toutes les formes illégales de jeu. “Il fait maintenant passer à l’arrière-plan le besoin d’argent”, dit Mgr Bacani, évêque auxiliaire de Manille et président de la commission épiscopale pour les relations avec le gouvernement.

En fait, la conférence épiscopale n’a pas officiellement pris position sur cette affaire du “loto”. Mais le cardinal Sin et un certain nombre d’évêques s’y sont vivement opposés. Selon Mgr Bacani, les évêques pensent que le “loto” risque de devenir un obstacle au “relèvement moral” dont le gouvernement a fait l’un de ses objectifs. L'”Alliance pour les enfants” a, de son côté, exprimé son inquiétude : les enfants risquent d’être “les victimes immédiates du loto”. Ils en viendraient facilement à croire qu’ils peuvent “gagner le gros lot en dormant”. Et de son côté, Mme Lourdes Macatangay, du ministère de l’éducation, estime que l’établissement du loto “serait un pas en arrière important, car il sape le système de valeurs de notre jeunesse”.