Eglises d'Asie

Les fanfares catholiques : le profane et le sacré chantent à l’unisson

Publié le 18/03/2010




Parmi les institutions qui ont vu le jour et se sont développées à l’intérieur des paroisses catholiques du Vietnam, les fanfares et orphéons ont, dès le début de la révolution communiste, joui de la plus grande considération des autorités. Celles-ci ont toujours pensé que les cuivres destinés à rehausser l’éclat du culte pouvaient aussi ajouter aux fastes de la révolution et “contribuer ainsi à l’harmonie du sacré et du profane”, selon l’expression chère aux déclarations du Bureau des affaires religieuses. Un document du Parti publié en 1979 à l’intention des cadres spécialisés spécifiait: “Pour les associations à caractère musical (… orphéons), nous les réformerons Le texte ajoutait: ” … Des cadres artistiques les guideront dans le choix de morceaux de musique et de chants révolutionnaires. Elles serviront ainsi à la fois la religion et la population” (22).

Le récent rassemblement des orphéons et fanfares du Vietnam organisé à Hanoi à partir du 4 mai 1994 (23), à l’occasion des fêtes qui ont marqué la commémoration du cinquantenaire de la bataille de Diên Biên Phu vient de prouver que cette considération révolutionnaire pour les cuivres religieux était justifiée. Neuf des seize fanfares ou orphéons rassemblés pour le concours étaient issus de paroisses catholiques. Sept appartenaient à des paroisses du Nord et du Centre-Vietnam. Deux venaient du Sud-Vietnam.

Durant quatre jours, les groupes musicaux se sont produits sur la scène du grand théâtre de Hanoi avec les compositions les plus diverses. La paroisse de Tân Binh de Saigon se fit remarquer par l’exécution d’un “Besa me mucho” particulièrement enlevé. Le groupe de la province du Dông Nai, formé par le rassemblement de trois fanfares paroissiales, fit entendre un “Ave Maria” des plus recueillis. D’autres fanfares, elles, avaient choisi des compositions plus en accord avec l’idéologie ambiante, comme le morceau intitulé, “L’Oncle continue à nous accompagner dans notre combatou encore “Cette ville qui porte le nom de l’Oncledirigée par un prêtre dont l’apparition en soutane blanche cintrée déclencha des salves d’applaudissements dans l’assistance, s’il faut en croire le reportage de l’hebdomadaire catholique de Hanoi, “Le catholique vietnamienà vrai dire un peu grandiloquent.