Eglises d'Asie

Quinze chrétiens ont été massacrés par des rebelles musulmans, un prêtre espagnol est gardé en otage

Publié le 18/03/2010




Le 8 juin 1994, 15 chrétiens ont été massacrés par des rebelles musulmans, dans l’île de Basilan, qui fait partie de l’archipel des Sulu, au sud des Philippines. Les morts appartenaient à un groupe de 36 personnes prises en otage par un commando aux ordres de Abu Sayyaf (16), leader islamiste dissident du Front moro de libération nationale. Le P. Cirilo Nacorda, prêtre espagnol, figure parmi les personnes encore gardées en otage.

D’après le rapport de la police, les rebelles ont arrêté un convoi de plusieurs véhicules transportant une soixantaine de personnes. Ils ont laissé partir les musulmans, après les avoir identifiés en leur faisant réciter une de leurs prières. Alors que la police était sur le point de les rejoindre, ils ont abattu quinze des chrétiens et emmené les 21 autres.

Le même jour, dans la ville de General Santos, Mindanao, un attentat à la bombe a fait trois morts et 28 blessés dans un supermarché. Selon la police, cet attentat et les assassinats seraient une vengeance du groupe Abu Sayyaf pour la défaite subie par ses hommes dans l’île voisine de Jolo, où son camp principal a été investi par l’armée et plusieurs dizaines de ses combattants tués. Nur Misuari, chef du Front moro de libération nationale a condamné les attentats et donné l’ordre à ses troupes de ne pas se mêler de cette affaire.

Le P. Cirilo Nacorda est le successeur du P. Bernardo Blanco, prêtre espagnol qui fut lui-même enlevé en 1993 par le même groupe rebelle et gardé en otage pendant plusieurs semaines avant de pouvoir s’échapper. Ses ravisseurs avaient déjà enlevé un missionnaire franciscain américain au mois d’août 1992.

Mgr Romulo de la Cruz, évêque de Basilan, a déclaré le 10 juin que ces événements risquaient de déclencher une guerre entre chrétiens et musulmans : “Il y a dans notre région des fondamentalistes musulmans, mais il y a aussi des chrétiens d’extrême-droite qui ne nous écouteront pas forcément. Peut-être serons dans l’impossibilité de leur faire entendre raison