Eglises d'Asie

Le patriarche de l’Eglise bouddhique unifiée confirme l’existence de persécutions contre lui et son Eglise

Publié le 18/03/2010




Dans un communiqué envoyé à Paris (26), le patriarche de l’Eglise bouddhique unifiée, Thich Huyên Quang, a tenu à faire savoir qu’il est toujours soumis aux mesures répressives du gouvernement vietnamien: « Moi Huyên Quang, affirme le religieux, je suis assigné à résidence dans le Quang Ngai et maintenu sous étroite surveillance, sans discontinuer, depuis treize ans déjà. Il n’y a rien de changé ».

L’exil du religieux dure en effet depuis treize ans (27). Le 25 février 1982, à la suite de son refus d’adhérer à la nouvelle Eglise bouddhique, patronnée par l’Etat, fondée en novembre 1981, le vénérable Thich Huyên Quang avait été expulsé de Hô Chi Minh-Ville et exilé dans le Quang Ngai, au Centre-Vietnam. Au mois de mai 1992, il parvint cependant à sortir de son exil et se rendit à Huê pour les funérailles du patriarche du bouddhisme unifié, le vénérable Thich Dôn Hâu, dont le testament le désignait comme son successeur légitime.

Le communiqué du patriarche qui demande ensuite aux organes de presse vietnamiens et étrangers de ne pas croire les informations gouvernementales qui seraient données à son sujet peut être considéré comme une réponse aux affirmations du porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Vietnam, Mme Hô Thê Lan. Lors d’une conférence de presse tenue par elle, le 17 mars 1994, celle-ci s’était élevée contre la plainte déposée par le « Comité Vietnam pour les droits de l’homme » devant les Nations Unies, affirmant que le patriarche du bouddhisme unifié était détenu en résidence surveillée et très ébranlé dans sa santé. Selon la représentante du gouvernement vietnamien, « le religieux était libre et sa santé physique satisfaisante » (28).

Le dirigeant bouddhiste a renouvelé ses accusations contre le gouvernement actuel du Vietnam quelques jours plus tard, le 20 mai 1994, dans un message envoyé à toutes les congrégations bouddhistes à l’intérieur et à l’extérieur du pays, à l’occasion de la fête de la naissance de Bouddha (29) : « Les autorités n’ont cessé d’opprimer notre Eglise bouddhique unifiée du Vietnam depuis le 30 avril 1975, simplement parce que la position de notre Eglise a toujours été de refuser d’être un instrument aux mains d’une quelconque force politique… »