Eglises d'Asie – Timor Oriental
Des soldats indonésiens ont été arrêtés pour avoir piétiné des hosties consacrées
Publié le 18/03/2010
L’incident s’est produit le 28 juin 1994 à la paroisse Sao Jose de Remexio. Les trois soldats se sont présentés à la communion en disant qu’ils étaient catholiques. Ils sont ensuite sortis de l’église pour cracher les hosties et les piétiner. Les témoins présents ayant donné l’alarme, les trois soldats ont failli être lynchés par la foule qui sortait de l’église. La police a tiré des coups de feu en l’air pour calmer la population mais sans résultat, et il a fallu faire appel à des unités supplémentaires des forces de sécurité pour empêcher l’émeute.
Selon la lettre de Mgr Belo, 11 catholiques de Remexio ont été arrêtés à la suite de cet incident et l’évêque exige leur libération immédiate. Les trois soldats ont été placés en garde à vue dans les locaux de l’armée à Dili, selon le major Ledan Simbolon, porte-parole de l’armée indonésienne à Timor Oriental, qui répondait aux questions des journalistes le 1er juillet.
“Notre inquiétude vient du fait que les coupables sont des membres des forces armées qui sont supposés protéger la religion à Timor”, écrit Mgr Belo. Il ajoute que l’incident est perçu par les catholiques comme “une insulte grave à leur foi et une humiliation insupportable”. Il demande donc que l’armée présente officiellement des excuses, que les soldats coupables soient traduits en justice et que leur procès soit public.
Un certain nombre d’incidents similaires se sont produits depuis le mois d’avril 1994 à Timor occidental et dans la province de Nusa Tenggara. A la suite de l’un de ces incidents, un homme qui avait craché l’hostie consacrée a été battu à mort par les paroissiens.
Mgr Carlos Ximenes Belo a envoyé copie de sa lettre au président Suharto et au nonce apostolique de Jakarta.
Le 7 juillet 1994, Le commandant militaire de Timor Oriental, Johny J. Lumintang, s’est publiquement excusé pour l’incident du 28 juin, tout en démentant que onze catholiques aient été arrêtés à Remexio. Il n’a pas précisé quel serait le sort réservé aux militaires coupables.