Eglises d'Asie

Chonbuk : des chrétiens prennent la défense des étudiants contestataires et demandent que les personnes arrêtées soient relâchées

Publié le 18/03/2010




A l’occasion de la commémoration de la libération de la Corée du Sud, le 15 août, des dissidents et des étudiants avaient prévu des rassemblements et des manifestations pour la réunification, que le gouvernement avait promis d’empêcher. L’interdiction de deuil public après la mort du président nord-coréen Kim Il Sung, le 7 juillet, a amené une répression. Des douzaines d’étudiants ont été arrêtés. C’est pourquoi environ 850 chrétiens de la province de Chonbuk, au sud du pays, parmi lesquels six cents catholiques laïcs et des membres de la commission Justice et paix de l’archidiocèse de Kwangju. Ils ont signé le 31 juillet une pétition demandant au gouvernement d’arrêter les interventions de la police d’Etat et de garantir la sécurité des citoyens dans le mouvement pour la réunification.

“Le gouvernement actuel qui se prétend civil s’appuie sur une force publique violente et réprime le pouvoir démocratique” dit le texte. “Le peuple a été outragé. Depuis juin la nouvelle police d’Etat de l’administration de Kim Young Sam a arrêté 288 personnes. C’est depuis juin que presque la moitié des gens emprisonnés pour violation de la loi sur la sécurité nationale ont été arrêtées. Lors de la sinistre répression de juillet 1989, l’ancien président Roh Tae Woo n’en avait arrêté que centLa déclaration demande que Kim Young Sam, ancien dirigeant dissident qui a rejoint le Parti libéral démocrate au pouvoir et qui a gagné la présidence en décembre 1992, fasse officiellement des excuses pour “mauvais usage du pouvoir” et relâche les prisonniers.

Les lois sur la sécurité sont nécessaires, disent les porte-parole du gouvernement, pour combattre les étudiants extrémistes qui tentent de détruire le système démocratique du sud, selon des ordres qui leur parviennent de la Corée du Nord communiste. Le père jésuite Park Hong, recteur de l’université Sogang de Séoul, l’a également dit le 18 juillet au cours d’une réunion des présidents d’université à Séoul, et l’a répété publiquement les jours suivants: les groupes d’étudiants dissidents de Corée du Sud reçoivent directement leurs instructions de la Corée du Nord. La résidence du jésuite et le campus de l’université Sogang ont bénéficié d’une protection policière motivée, dit-on, par la crainte de représailles des étudiants dissidents.

Dans un communiqué du 31 juillet, la commission Justice et paix de l’archidiocèse de Kwangju a reproché au père Park Hong ses allégations et s’est dite pleinement d’accord avec l'”Association des prêtres catholiques pour la réalisation de la justice” (10), organisation ecclésiastique non officielle qui, dans une conférence de presse du 21 juillet, a attribué les commentaires du recteur “aux préjugés et à l’ignorance” et réaffirmé sa conviction que la “Fédération nationale coréenne des conseils étudiants” est “une fraternité autonome d’étudiants angoissés par les réalités de la nation