Eglises d'Asie

Mgr Belo propose un référendum pour résoudre le problème de Timor Oriental

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre ouverte au gouvernement indonésien publiée le 31 juillet 1994 en indonésien, Mgr Carlos Filipe Ximenes Belo, évêque salésien, administrateur apostolique de Dili, a de nouveau suggéré un référendum sur l’intégration de Timor Oriental dans l’Indonésie, l’octroi d’une plus large autonomie ou d’un statut de territoire spécial, un dialogue avec tous les groupes politiques du pays (14).

Selon Mgr Belo la position de l’Eglise catholique est d’accepter pour Timor Oriental la solution choisie par sa population. C’est pourquoi sa première suggestion est un référendum, « qu’elle considère comme une voie démocratique pour harmoniser toutes les aspirations et la conscience du peuple de Timor Oriental

Mais comme d’aucuns craignent qu’un référendum entraîne un surcroît de problèmes pour Timor Oriental, peut-être une effusion de sang et la division du peuple timorais, l’Eglise, poursuit la lettre, « voudrait suggérer au gouvernement indonésien, puissance occupante de la région, de donner à Timor Oriental une plus large autonomie ou un statut particulier qui en fasse un territoire spécialcette autonomie plus large ou ce statut territorial spécial étant accordés par décret, dans la forme légale.

Mgr Belo suggère aussi que le gouvernement indonésien ouvre une série de dialogues avec les factions politiques qui existaient avant que Timor oriental fût intégré à l’Indonésie en juillet 1976. Certaines factions penchaient pour l’intégration dans l’Indonésie et sont dites avoir demandé à l’Indonésie d’envoyer des troupes à Timor oriental en novembre 1975, juste au moment où s’achevait la domination coloniale portugaise de quatre cent cinquante ans. D’autres factions, en particulier le Fretilin (front révolutionnaire pour un Timor Oriental indépendant) ont combattu l’intégration indonésienne durant ces vingt dernières années, bien que leur nombre ait récemment baissé après l’arrestation de leurs chefs. Dans sa lettre Mgr Belo dit qu’il est temps pour les groupes politiques de se réconcilier. « L’Eglise est disposée à apporter son aide si sa médiation est demandée pour ce dialogue. Si le gouvernement indonésien estime qu’il est important d’avoir un dialogue avec l’Eglise catholique à Timor Oriental, l’Eglise s’y prêtera de grand coeur

La lettre de Mr Belo suggère encore :

– de réduire l’effectif des militaires indonésiens à Timor oriental, ainsi que « le pouvoir des institutions extrajudiciaires qui font peur à la population de Timor Oriental

– de permettre une plus grande liberté d’expression et d’organisation. « La population doit être pourvue d’une information vraie sur les évènements d’intérêt général

– de coopérer avec le secrétaire général des Nations Unies et le gouvernement portugais, ainsi qu’avec les groupes de résistance « pour résoudre le problème de Timor Oriental au moyen d’un dialogue constant

Parce que la majorité de la population de Timor Oriental est catholique et que l’Eglise a tenu une place spéciale dans l’histoire locale, dit le document, l’Eglise mérite le traitement de faveur l’autorisant à faire venir des missionnaires étrangers.

En dépit de la nature politique des questions, conclut la lettre, l’Eglise catholique de Timor Oriental n’interfère pas dans la politique. « L’Eglise sent qu’elle a l’obligation morale de promouvoir la justice, la paix, l’amour et la liberté, par l’autorité de sa parole en coopération avec tous les hommes de bonne volonté