Eglises d'Asie

Population et développement : l’épiscopat catholique et le gouvernement conviennent des termes de la déclaration des Philippines à la prochaine conférence mondiale du Caire

Publié le 18/03/2010




Le président Fidel Ramos et Mgr Carmelo Morelos, évêque de Butuan et président de la conférence épiscopale des Philippines, ont approuvé le 16 août une déclaration sur les principes et la politique des Philippines, qui sera faite à la conférence mondiale du Caire sur la population et le développement en septembre prochain.

Cette commune approbation a été annoncée dans un communiqué signé par les chefs des deux délégations qui avaient, la veille, discuté et mis au point les termes du document: M. Cielito Habito, directeur de l’agence nationale du développement économique, et Mgr Jesus Varela, évêque de Sorsogon, président de la commission épiscopale sur la famille. Selon le même communiqué, la réunion plénière des deux délégations a également approuvé “une annexe à la déclaration de l’Etat philippin, qui définit clairement sa position sur les questions majeures soulevées par l’Eglise au sujet du projet de programme d’action du Caire”Du fait de ces éclaircissements et de l’accord entre le président Ramos et Mgr Morelosdit le communiqué, les représentants du gouvernement et ceux de l’Eglise estiment que ces questions ont reçu des réponses conformes à la constitution et aux lois, à la morale, aux coutumes et aux valeurs des Philippines.

Au début des discussions du 15 août, Mgr Varela avait demandé aux délégués des Philippines à la conférence du Caire de ne pas accepter un document “qui, tout en s’opposant à l’avortement comme méthode de limitation des naissances, permettrait aux femmes qui le désirent de mettre fin à leur grossesseL’Eglise, avait souligné le prélat, tient à la justesse des positions que soutiendront les délégués philippins. “Nous ne prétendons pas évaluer la validité scientifique des théories qui s’opposent au sujet des relations entre population et développement. Nous sommes ici pour proclamer, à temps et à contretemps, des principes moraux intangibles comme : la fin ne justifie pas les moyens, la liberté de choix n’est pas la licence de faire tout ce qui plaît, mais la liberté de faire ce qui est moralement bon

Après la réunion, M. Habito a dit aux journalistes que les positions respectives avaient été caricaturées et que la réunion n’avait pas fait apparaître de différences marquantes entre l’Eglise et le gouvernement sur le problème de la population (12). Le président Ramos a félicité les délégations des deux parties d’avoir montré “la valeur d’un dialogue constructif, dans un esprit de respect mutuel et de compréhension, sur les problèmes d’importance nationaleLe communiqué de presse conjoint des deux délégations et leur projet de déclaration des Philippines à la conférence du Caire sont, a dit le président, “une étape historique dans l’élaboration d’une position vraiment représentative des Philippines

L’accord du 16 août entre l’autorité civile et les évêques a fait baisser la tension manifestée dans les semaines précédentes par des déclarations publiques du cardinal-archevêque de Manille et le rassemblement de masse organisé à son initiative le 14 août contre l’avortement et la contraception.

Dans le “projet de plan d’action” approuvé en avril par les Nations Unies pour la conférence du Caire, les chefs de l’Eglise catholique des Philippines ont dénoncé des propositions favorables à l’avortement libre, à la légalisation des couples d’homosexuels… Le 10 août, treize sénateurs ont demandé dans un message au président Ramos que la délégation des Philippines à la conférence du Caire ait pour instruction de se conformer strictement à la constitution du pays, selon laquelle l’Etat protège la vie de la mère comme celle de l’enfant né ou à naître, et protège la famille, institution fondamentale autonome.

Toutefois dans un discours prononcé le 11 août, un autre sénateur, Mme Ramos-Shahani, soeur du président Ramos, a invité les critiques du projet préparé par les Nations Unies pour le Caire à le lire. “C’est, a-t-elle dit, un texte en faveur de la vie, du développement et du développement humainElle a appelé l’Eglise et les chefs politiques à trouver “un terrain commun d’entente pour empêcher de tout ramener au problème de la limitation des naissances”. “Que le gouvernement écoute les objections et les réserves de l’Eglise qui est un guide spirituel depuis des siècles. Que l’Eglise comprenne les préoccupations et les graves obligations des gouvernements de cette planète, en particulier du nôtre