Eglises d'Asie

Sulawesi : des ouvriers de Timor Oriental disent avoir été convertis de force à l’islam

Publié le 18/03/2010




Bonifacio Francisco a fait partie du premier groupe de trente ouvriers emmenés par l’agence Tiara, de Jakarta, qui recrutait de la main d’oeuvre de Timor Oriental. Ils ont été embauchés en 1984 par Inco Sorosco, qui exploite une mine de nickel dans le district de Maros, au sud de Sulawesi (Célèbes). Au bout de dix ans, Francisco a pu repartir dans son pays. Sur le chemin du retour, le 3 août, il a donné le témoignage suivant :

“Notre travail à la mine a commencé par une formation de trois mois. On nous a installés dans l’école islamique. Cela nous a étonnés. Nous avons été encore plus surpris pendant la formation quand un ustad (maître) nous a instruits sur l’islam. Il disait du mal du catholicisme, se moquait des enseignements de l’Eglise sur la divinité de Jésus, la Trinité, la sainte Vierge. Nous aurions voulu discuter, mais ce n’était pas possible, nous ne connaissions pas assez l’indonésien. On n’a pas arrêté de nous endoctriner, de faire pression sur nous. Dès qu’on avait récité la profession de foi : ‘Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète’, on était déclaré musulman, on nous donnait un nom musulman. Moi-même, j’ai été appelé Muhammad Tauhar

Les Timorais de Timor Oriental sont à quatre-vingt-cinq pour cent catholiques. Or, selon Francisco, sur 96 qui sont venus travailler à la mine depuis dix ans, 40 ont été convertis à l’islam. “Nous ne connaissions pas la région, dit-il, nous ne savions pas où chercher l’aide de l’Eglise. Il est même probable que l’Eglise de l’endroit ne savait pas que nous étions là. Aucun prêtre n’est jamais venu, aucun catéchiste. Nous étions un tout petit groupe au milieu de milliers d’ouvriers presque tous musulmans. Si bien que nous sommes devenus musulmans sans le vouloir

Au dire de Francisco bon nombre des émigrés venus de Timor Oriental voudraient retourner chez eux, mais ils ne peuvent pas payer le voyage.