Eglises d'Asie – Vietnam
Une critique radicale du décret 69 HBDT régissant les activités religieuses
Publié le 18/03/2010
Le patriarche bouddhiste commence par souligner les contradictions de la politique d’un gouvernement qui à l’article 1 du décret affirme garantir la liberté de croyance, alors que, dans un même temps, il accumule les violations de ce principe, en dissolvant l’Eglise bouddhique unifiée, en fondant lui-même une Eglise patronnée par lui, « L’Eglise bouddhique du Vietnam », en emprisonnant et même en éliminant les religieux bouddhistes.
Dans une analyse de quelques articles du décret, le religieux montre ensuite que le contrôle exercé par l’Etat sur les religions outrepasse les droits qui sont les siens et violent l’indépendance des Eglises. Il en est ainsi de l’article 15 du chapitre II qui interdit de « diffuser ou de détenir des oeuvres culturelles dont le contenu s’oppose au socialismeLe religieux fait remarquer que les commentateurs des livres religieux et les prédicateurs se soucient avant tout d’être fidèles au contenu de la doctrine religieuse. Si de ce fait, ils se mettent en contradiction avec le matérialisme de rigueur en ce régime, ce n’est pas leur problème.
Pour les mêmes raisons, le religieux refuse au gouvernement le droit de permettre ou de refuser l’ouverture d’écoles de formation pour les religieux. Ce droit de formation et d’enseignement appartient aux religions depuis des milliers d’année. Au Vietnam, il a été reconnu par toutes les dynasties et régimes précédents. Au nom de quelle compétence en matière religieuse, les cadres communistes se mêlent-ils de la formation des religieux! De même, l’ordination et la nomination de responsables du culte n’ont aucun besoin d’être approuvées ou refusées par les autorités gouvernementales. La conduite des affaires religieuses, qui ne sont pas les affaires de ce monde, ne relève pas de l’administration civile.
Au passage, le vénérable Thich Huyên Quang a relevé l’incohérence manifestée par le gouvernement qui, au chapitre II, article 16, du décret, permet aux organisations religieuses de se livrer à des activités de bienfaisance, après avoir confisqué en 1975 et 1976 tous les établissements caritatifs des Eglises.