Eglises d'Asie

Bombay : une institution catholique lutte avec succès contre les violences faites aux femmes dont la dot n’est pas versée

Publié le 18/03/2010




En 1993, la police de Bombay a reçu plus de huit cents plaintes de victimes persécutées pour le paiement de leur dot et cent-quatorze femmes de la ville sont mortes à la suite de disputes à ce sujet. La brigade chargée de ces affaires voit leur nombre augmenter en 1994. Somme d’argent ou bijoux, la dot remise à la famille du futur est en principe une condition préalable du mariage. Mais souvent elle doit être réclamée après le mariage, et bien des femmes subissent des violences pour forcer leur famille à payer.

Plusieurs organisations féminines de Bombay tentent de protéger ces victimes. En général sans grand succès, à cause des difficultés de l’enquête et des procédures légales. Une association appelée Sakhya (amitié), créée en 1987 par l’école d’assistantes sociales Nirmala Niketap des filles du coeur de Marie, doit ses meilleurs résultats à une approche plus large du problème. C’est ainsi qu’en juillet 1994, un séminaire organisé par l’école sur les violences commises en recouvrement de la dot a rassemblé, en plus des militantes de Sakhya, des officiers de police, des juristes et des travailleurs sociaux couramment affrontés à des affaires de ce genre.

L’animatrice de Sakhya, Kalindi Mazumdar, indique que l’association rencontre chaque jour huit à neuf cas de femmes maltraitées. Les plaintes proviennent pour la plupart des catégories à bas ou moyen revenu. Ce sont des femmes battues par leur mari, victimes de mauvais traitements de leur belle-mère, soumises à une torture morale, ou dont le mari a déserté le foyer. Sakhya reçoit des plaintes de personnes de toutes les religions sauf des Parsis. “La plupart des cas que nous rencontrons trouvent une issue. Nous parvenons à agir dans le sens souhaité par les gens. S’ils veulent se séparer, nous les aidons et nous les aidons aussi s’ils veulent vivre ensemble, nous leur montrons les avantages et les inconvénients de chacune des possibilitésL’association suit chaque affaire par des lettres, des communications téléphoniques et des visites à domicile.

Tous les deux ans, Sakhya organise une action pour alerter les esprits sur les violences liées au paiement de la dot : fabrication de posters, lancement de slogans, expositions de photos, sketches joués dans la rue. Son service de documentation diffuse des informations sur les problèmes des femmes et en particulier sur la dot.