Eglises d'Asie

Goa : à l’approche des élections, l’archevêque dénonce la corruption qui menacerait selon lui tous les secteurs de la société

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre pastorale particulièrement vigoureuse datée du 21 août 1994, l’archevêque de Goa, Mgr Raul N. Gonsalvez, dénonce « une corruption généralisée qui est en train de pourrir la société indienne en général et beaucoup de chrétiens en particulierIl estime que « la corruption est devenue un cancer qui étend ses tentacules sur l’ensemble du système social ; c’est un vilain chancre sur le visage de notre nationIl observe encore que le pot-de-vin est devenu « le seul moyen d’obtenir une place dans les écoles techniques ou un poste dans la fonction publique

Parlant ensuite des problèmes spécifiques de Goa, l’archevêque écrit que « les hommes politiques du territoire ne se préoccupent nullement du bien-être de leurs administrés et soutiennent des projets qui vont à l’encontre des intérêts de Goa et de sa population. Et pourtant beaucoup de ces hommes politiques sont chrétiens ».

Dans le passé, l’archevêque de Goa s’est vigoureusement opposé à l’industrie touristique en plein développement sur le territoire. Il a aussi mené campagne contre la construction d’un chemin de fer qui met en danger, dit-il, plusieurs sites historiques de Goa (12).

Le P. Loyola Pereira, porte-parole de l’archevêque, a déclaré que cette lettre pastorale était la plus violente attaque que l’archevêque ait jamais portée contre la corruption. Il a aussi estimé qu’elle prenait tout son sens dans la perspective de la campagne électorale qui s’ouvre à Goa pour renouveler le parlement de l’Etat. Les élections doivent avoir lieu en mars 1995. De son côté, le P. Coutinho, directeur de la revue diocésaine Renewal (Renouveau) écrit que cette intervention de l’archevêque ouvre de « vastes perspectives à l’action pastorale des prêtres » et « offre à tous les catholiques une sorte de préparation spirituelle aux élections

Un tiers environ de la population de Goa, qui compte un peu plus d’un million d’habitants, est de religion catholique, et le chef actuel du gouvernement est lui-même un catholique.