Eglises d'Asie

L’administrateur apostolique du diocèse de Hô Chi Minh-Ville toujours empêché d’exercer ses fonctions

Publié le 18/03/2010




De plusieurs sources en provenance du Vietnam, on apprend que le gouvernement aurait, à diverses reprises, manifesté son opposition à une proposition romaine destinée à débloquer la situation de l’archidiocèse de Hô Chi Minh-Ville où l’administrateur apostolique récemment nommé ne peut exercer ses fonctions. Les autorités romaines auraient eu l’intention de rétablir dans tous ses pouvoirs Mgr Paul Nguyên van Binh dont la santé s’est améliorée. La proposition prévoyait surtout de transformer le titre d’administrateur apostolique attribué à Mgr Huynh Van Nghi au mois d’avril dernier en titre d’archevêque coadjuteur. La première nomination décidée le 11 août 1993 avait, on s’en souvient, causé la colère des autorités municipales de l’ancienne Saïgon, qui avaient refusé la décision romaine dans un communiqué retentissant publié le 15 septembre 1993 (16).

Aux dires de certains observateurs sur place, proches du pouvoir, il semble en effet que le refus gouvernemental n’a plus seulement pour objet la nomination faite par le Vatican au mois d’août de l’an dernier. Il porte désormais sur la personnalité de Mgr Huynh Van Nghi qui, aux yeux des autorités, ne remplit plus les conditions exigées par le gouvernement pour un archevêque de Saigon, conditions que le premier ministre Vo Van Kiêt avait énoncées lui-même dans une interview accordée à l’hebdomadaire saigonais « Công Giao và Dân Tôc » (17) le 27 février 1994. Les autorités municipales n’ont pas apprécié les décisions et les mesures prises par Mgr Nghi lors de sa courte administration du diocèse.

Mgr Huynh Van Nghi s’est expliqué lui-même sur son conflit avec le pouvoir dans un entretien accordé au correspondant du journal La Croix en Asie du Sud Est (18). Après avoir retracé l’histoire de ses démêlés avec la municipalité de Saigon, le prélat a particulièrement insisté sur le reproche qui lui a été fait de vouloir « dissoudre à Hô Chi Minh-Ville l’antenne du Comité d’union du catholicismeD’après lui, cette accusation est sans fondement puisqu’il s’est engagé par écrit à maintenir ce comité. Cependant malgré l’interdiction qui lui est faite d’administrer le diocèse dont il est chargé et d’y apparaître en public, Mgr Nghi estime que dès lors que le Saint-Siège l’a nommé à ce poste, son devoir est d’obéir.

On ne sait pas encore si des propositions permettant de sortir de cette impasse auront été faites par les évêques, lors de leur conférence annuelle qui vient de s’achever à Hanoi le 12 septembre 1994, mais on a récemment appris que le Vatican préparait de nouvelles initiatives qui permettraient aux négociations entre les deux parties de se dérouler dans un climat plus serein.