Eglises d'Asie – Vietnam
Le président de la Conférence épiscopale présent au quatrième congrès du Front patriotique
Publié le 18/03/2010
Ce rassemblement du Front patriotique, organe relais du Parti auprès des divers milieux sociaux, avait été placé sous le signe de la « Grande Union », du nationalisme et de la pensée de Hô Chi Minh. Le secrétaire général Dô Muoi lui-même, qui, récemment avait essayé de ranimer les anciens mots d’ordre du marxisme-léninisme (25), a, dans son discours d’ouverture, invité ses compatriotes à effacer les frontières idéologiques, politiques et religieuses. C’est ainsi qu’il a proposé de « considérer le sentiment national comme l’essentiel, de s’accorder sur des objectifs communs, de laisser tomber les anciens complexes, d’oublier les haines, de regarder vers l’avenir… «
Un appel tout particulier a été lancé en direction des Vietnamiens à l’étranger dont les compétences et les capitaux sont fort nécessaires aujourd’hui au développement du pays. Pour marquer cet intérêt porté aux compatriotes de la diaspora, le président de l’association des « Viêt kiêu » en France (assocation des Vietnamiens à l’étranger patronnée par l’ambassade vietnamienne), M. Lam Ba Chau a été nommé au comité central du Front patriotique en compagnie de quelques autres.
Certains ont vu dans ce congrès une étape de plus dans le désengagement du régime vietnamien à l’égard du marxisme. Des intellectuels vietnamiens, cités par A.F.P., auraient même affirmé que Hô Chi Minh n’a jamais été marxiste, mais aurait employé cette idéologie étrangère a des fins intérieures (26). Les thèmes abordés par le Congrès ne comportent pourtant rien de nouveau. Seul l’appel aux personnalités étrangères au régime a été plus appuyé que d’habitude. On peut penser avec plus de vraisemblance que le Front en cette occasion comme en d’autres moments de l’histoire du Vietnam n’a fait que jouer le rôle qui lui a toujours été assigné par le Parti, à savoir toucher des milieux insensibles à l’idéologie pratiquée à l’intérieur du Parti. C’est lui par exemple qui est expressément chargé de mobiliser les milieux religieux, littéraires, etc. Il est même arrivé, à certaines périodes, que le Parti s’efface complètement, laissant le Front patriotique seul sur le devant de la scène publique. Serions-nous sur le point d’entrer dans une telle époque ?