Eglises d'Asie

Des renseignements complémentaires sur le quatrième congrès du Front patriotique

Publié le 18/03/2010




La presse vietnamienne a fourni un certain nombre de renseignements complémentaires sur le quatrième congrès du Front patriotique (8), au cours duquel un appel a été lancé à tous les Vietnamiens dispersés dans le monde entier pour qu’ils se rassemblent au-delà des barrières religieuses, politiques ou sociales. On a ainsi appris que parmi les 459 représentants des divers milieux sociaux réunis par le congrès, il y avait un certain nombre de prêtres du nord comme du sud. Ils appartenaient pour la plupart au Comité d’union comme le P. Vuong Dinh Ai du diocèse de Thanh Hoa, président national, le P. Vuong Dinh Bich, président du même mouvement pour la région de Hô Chi Minh-Ville. Les journaux vietnamiens ont aussi souligné la présence de trois évêques, le président de la conférence épiscopale, Mgr Nguyên Minh Nhât, l’évêque de Thanh Hoa, Mgr Nguyên Son Lâm et celui de Vinh, Mgr Trân Xuân Hâp (9).

Des extraits des exposés et déclarations ont aussi été publiés par la presse vietnamienne. On a relevé par exemple un passage du discours d’ouverture du secrétaire général Dô Muoi traitant de la liberté religieuse. On a pu remarquer que, comme dans le discours idéologique traditionnel, le thème des religions y était abordé tout de suite après celui des minorités ethniques. « Notre pays abrite de nombreuses nationalités (10) et de nombreuses religions différentes. Nous devons nous efforcer de réaliser l’égalité entre les diverses nationalités, nous soucier réellement de la vie matérielle et spirituelle de nos compatriotes, (…) Il nous faut accorder beaucoup d’importance à l’accord entre les croyants et les non-croyants, au respect de la liberté de croyance, à la non-intervention dans les affaires intérieures des religions. Nous encouragerons l’harmonie entre le profane et le sacré, et l’orienterons vers le vrai, le bien et le beau. Nous nous opposerons aussi à toute activité portant atteinte à la liberté religieuse. La répression sévère du petit nombre de personnes qui se servent de la liberté religieuse pour diviser la nation, saboter l’unité et violer la loi n’a d’autre but que de maintenir fermement l’ordre du pays et garantir les intérêts des croyants et de toute la communauté nationale »

Un programme dit de « la grande union nationaleen douze points, a été publié par le Front patriotique, lors de la dernière séance du congrès. Il consacre la totalité de son septième point à la question religieuse. Les considérations du programme sur ce thème ne font guère preuve de plus d’originalité que celles du secrétaire général citées plus haut. Il faut cependant remarquer qu’il souligne le rôle positif que peut jouer la religion en matière de morale, rôle qui avait déjà été mis en relief plusieurs fois par certaines déclarations officielles récentes. « Les croyances religieuses sont des besoins nés de la vie spirituelle des hommes. Le droit de liberté de croyance et de non-croyance sera donc respecté et correctement appliqué. Les lieux de culte des diverses religions seront conservés et garantis. Les activités ordinaires des religions seront respectées. On s’opposera aux actions portant atteinte à cette liberté de croyance et de religion, ainsi qu’à son utilisation pour diviser la nation, porter tort aux intérêts du peuple et du pays. Il faudra développer les effets positifs des religions lorsqu’elles incitent au bien et à la bienfaisance ».

En fin de compte, la lecture de la presse vietnamienne relative au congrès renforce l’impression que si le congrès s’est fait remarquer par son insistance à inviter et rassembler les personnalités les plus diverses, l’objectif proposé n’a rien de bien nouveau. Certaines critiques voilées de la politique religieuse actuelle se seront quand même fait entendre par la voix de certains délégués comme par exemple le P. Vuong Dinh Bich. Celui-ci a déclaré que l’Etat vietnamien devrait réaliser et respecter la séparation de l’Eglise et de l’Etat et qu’il devrait se garder d’intervenir dans les affaires intérieures de l’Eglise.